Tunisie: Liberté économique et innovation - La Tunisie à la traîne

10 Octobre 2022

Selon les derniers rapports sur les équilibres économiques et en matière d'innovation, la Tunisie perd des places.

D'après le rapport "Global Innovation Index 2022" (GII), qui vient d'être publié et qui mesure de degré d'innovation des pays, la Tunisie a reculé de deux places se classant au 73e rang. Ce rapport, qui classe les pays selon leurs capacités d'innovation, montre que notre pays perd deux places, puisqu'il été classé 71e en 2021.

Toujours selon la même source, la Tunisie se classe 8e parmi les 36 économies du groupe à "revenu intermédiaire inférieur". Notre pays occupe la 7e place au niveau du " monde arabe", derrière les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, Qatar, le Koweït, le Maroc et Bahreïn.

L'Ile Maurice en tête de liste

Au niveau africain, l'Ile Maurice serait en tête de liste. Ce pays est considéré comme le plus innovant en Afrique. L'Ile Maurice, qui gagne 7 rangs par rapport à 2021, demeure le champion régional dans ce domaine. Le pays détient le 45e rang mondial, suivi par l'Afrique du Sud au 61e rang mondial, le Maroc au 67e rang mondial. Avec un score de 34,4 points, cet Etat insulaire de l'océan Indien est arrivé à gagner des places à l'échelle mondiale dans cet indice où 132 pays sont classés en fonction de leur degré d'innovation et en se basant sur 80 indicateurs qui couvrent notamment l'environnement politique, l'éducation, les infrastructures, le perfectionnement des entreprises, les dépenses de recherche et développement, le capital humain et les produits de la créativité.

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Dans le top 10 mondial, la Suisse, les Etats-Unis d'Amérique et la Suède occupent respectivement les trois premiers rangs, ils sont suivis par le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République de Corée, le Singapour, l'Allemagne, la Finlande et le Danemark. La Chine se classe 11e.

Aussi, d'après le rapport annuel 2022, sur la liberté économique dans le monde, la Tunisie se classe au 128e rang mondial. Ce rapport publié par l'Institut Fraser du Canada avec 165 pays examinés.

Le rapport du "Think Tank" canadien, spécialisé dans la recherche et la formation, est paru cette année sous le titre " les libertés économiques dans le monde". Ce dernier se charge de l'évaluation du degré selon lequel les politiques et les institutions d'un pays sont compatibles avec la protection et la liberté des personnes de prendre leurs propres décisions économiques. D'après ce rapport, les bases de la liberté économique dépendent de plusieurs facteurs, à savoir le choix personnel, les échanges volontaires, la liberté d'accès aux marchés, la libre concurrence et la sécurité des personnes et de la propriété privée.

Un score très moyen

Par ailleurs, et pour établir son classement, le "Think Tank" canadien se base sur cinq indicateurs fondamentaux : la taille du gouvernement (dépenses publiques, impôts et taille des entreprises publiques... ), le système judiciaire et les droits de propriété, accès à une monnaie saine et stable, liberté de commercer à l'étranger et régulation des marchés du crédit du travail et des affaires.

Pour cette édition, la Tunisie qui se retrouve au dernier quartile du classement, accède au top de la région Mena.

Cela n'empêche pas la dégradation de son classement par rapport au reste des Etats africains les plus avancés en matière de liberté économique.

Dans chacun des critères évalués, la Tunisie a obtenu le score de 5.18/10, dans la taille du gouvernement, ce qui la classe à la 140e place. En ce qui concerne le système juridique et les droits de propriété, elle a obtenu un score de 5.1/10 (86e). Au niveau du critères de la monnaie saine, le pays a obtenu un score de 8.0/10, ce qui le place au 111e rang.

D'autre part, selon une évaluation de l'"heritage Foundation", la Tunisie a huit accords commerciaux préférentiels, en vigueur, avec un taux de droit douanier moyen pondéré en fonction des échanges de 9,4% et 13 mesures non tarifaires formelles sont en vigueur. Mais les avantages globaux du commerce restent compromis par plusieurs lacunes institutionnelles. Aussi, la croissance des investissements à long terme est freinée par la bureaucratie, l'incertitude politique et un secteur financier faible dominé par l'Etat alors que la charge fiscale globale est de 32,1% du revenu intérieur total.

Ce "Think Tank" canadien classe le Hong Kong au premier rang mondial avec un score de 8,59 points, devant Singapour (8,48 points), la Suisse (8,37 points), la Nouvelle-Zélande (8,27 points) et le Danemark (8,09 points). Et au niveau de la région du Maghreb, le Maroc est le premier pays qui garantit le plus la liberté économique, il est classé 99e rang mondial avec une moyenne de 6,55 pts/10, devançant, à ce titre, respectivement la Mauritanie (125e mondial). L'Algérie est classée 157e mondial alors que la Libye occupe la 160e place dans le monde.

Retirée de l'annexe II...

En plus du risque de dégradation de sa note souveraine, et selon un communiqué publié par le Conseil de l'Union européenne, la Tunisie vient d'être retirée de l'annexe II liée à la liste de l'Union européenne des juridictions fiscales non coopératives. Cette annexe regroupe les pays coopératifs qui ne se conforment pas encore à toutes les normes fiscales internationales mais qui se sont engagés à mettre en œuvre des réformes.

La Tunisie a été retirée de cette annexe après avoir "satisfait à son engagement concernant la norme minimale relative aux déclarations pays par pays (action 13 du Cadre inclusif sur le Beps) et a donc été retirée de la section correspondante de l'annexe II". Il est à rappeler qu'en 2019, la Tunisie avait été retirée de l'annexe I (liste de l'UE des juridictions fiscales non coopératives) mais déplacée à l'annexe II.

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