Dans le nord de l'Éthiopie, les opérations militaires se multiplient depuis quelques jours, alors que des pourparlers de paix qui devaient se tenir en Afrique du Sud sont reportées à une date ultérieure. Lundi, le commandement tigréen a affirmé qu'une nouvelle offensive terrestre avait été lancée sur le front érythréen, après un week-end de bombardements.
Le commandement tigréen a mis ses canaux de communication habituels en service, lundi, pour annoncer qu'il se défendait, depuis la veille, contre l'ouverture d'une " offensive étendue " depuis le nord-est, autour des localités de Rama, Tserona et Zalambessa. Il a également dénoncé le bombardement de civils dans la zone d'Adigrat, une ville située à une quarantaine de kilomètres de la frontière.
Ces localités sont soit en Érythrée, soit dans la zone frontalière. Le commandement tigréen nomme d'ailleurs " les forces d'invasion collaboratives ", c'est-à-dire l'armée fédérale et l'armée érythréenne.
Il semble que les opérations militaires se soient durcies ces derniers jours. Le directeur de l'hôpital Ayder de Mekele a évoqué vendredi 5 morts parmi les 42 blessés reçus par ses services, après une frappe aérienne sur Dengolat, à une trentaine de kilomètres. Et la télévision tigréenne a affirmé qu'une famille entière avait été blessée par l'artillerie à Shire, dans l'ouest.
Par ailleurs, le quotidien britannique The Guardian a publié le témoignage d'habitants de Kobo, une localité occupée en septembre par les forces tigréennes, faisant état d'exécutions de civils accusés d'être des collaborateurs de l'armée fédérale.
Rappelons enfin que, depuis la reprise des combats le 24 août, le gouvernement éthiopien, comme le gouvernement érythréen, ont toujours refusé de commenter les opérations dans le Tigré.