Le siège de la Commission économique pour l'Afrique (Cea) va faire sa mue. Le bâtiment sera reconstruit à partir de ce mois d'octobre 2022, pour lui donner une seconde jeunesse mais tout en restant le symbole de la renaissance africaine. D'un coût de 57 millions de dollars, ce projet du Secrétariat des Nations Unies devrait être achevé le 29 juin 2024. Une forte mobilisation de la communauté internationale est attendue et surtout la contribution des pays africains pour la réussite de ce projet.
Le projet de reconstruction du siège de la Commission économique pour l'Afrique était au centre d'une conférence de presse virtuelle que les services de cet organisme du système des Nations Unies ont organisé dans la matinée du lundi 10 octobre 2022.
« Africa Hall et le panafricanisme : passé, présent et futur », était le thème central du débat, pour entretenir les journalistes. Afin de leur expliquer les tenants et aboutissants d'un projet dont le budget est estimé à 57 millions de dollars à réaliser d'ici mi-2024.
Le chef du projet Africa Hall, M. Antoni Baio, assure que les contrats sont signés. L'entrepreneur est en train de se mobiliser, la réunion de lancement a eu lieu en septembre et le 29 juin 2024 est la date retenue pour la fin du projet.
Il rappelle que depuis sa conception, il y a plus d'un demi-siècle, le bâtiment est un symbole vivant de l'histoire, de la culture et des nobles aspirations du peuple africain pour la paix et l'unité sur un continent libéré du colonialisme.
Avant d'ajouter que cette structure basée à Addis Abeba représente également l'un des exemples les plus marquants du patrimoine architectural africain.
Selon lui, avec ce projet, il s'agissait de moderniser le bâtiment qui était le premier centre de conférence en Afrique. Il est inspiré par le siège de l'Onu à New York, qui a attesté de la pertinence internationale, avec toutes les commodités d'une architecture moderne.
M. Baio assure que la réhabilitation sera effectuée de sorte à restaurer les principes de départ et le mettre aux normes par rapport à des normes de sureté et de sécurité sans oublier de préserver le caractère historique et culturel de l'ouvrage puis l'ouvrir au grand public.
D'après le chef du projet, le bâtiment va être conçu avec une architecture qui va incarner le panafricanisme, l'intégration régionale et le rôle de l'Afrique dans l'échiquier international.
A l'en croire, ce projet entre dans une dynamique globale de rénovation des différents sites de l'Onu qui veut être un modèle dans l'établissement de bâtiment sûrs et modernes. Les constructions doivent être antisismique contrairement auparavant.
Pour une bonne mobilisation des ressources, renseigne le chef du projet, l'Onu a fait un appel à contribution pour que les Etats africains puissent démontrer leur engagement à préserver la culture africaine et servir les peuples du continent.
« Nous espérons que les Etats membres vont donner la preuve que cette valeur culturelle va se développer encore pendant 60 ans », a lancé M. Baio.
Tout en se félicitant des engagements déjà enregistrés dont les 50 mille dollars du Mali, les 100 mille dollars de la Suisse (attendus à la fin du projet), les 30 mille dollars de l'Italie sans oublier la valeur du terrain de 3000 mètres carrés que l'Ethiopie a affecté en pleine ville pour abriter le projet.
Il s'est également félicité des œuvres d'art que des pays africains ont affecté à ce projet pour la partie destinée à exposer des pans de la culture du continent.
Sur cette lancée, confie-t-il, il est prévu l'édification d'une fontaine monumentale en plus d'un mur interactif qui fera le lien entre le bâtiment et les 120 édifices classés des patrimoines de l'Unesco.
Le superviseur du projet, M. Getachew Kassa, dans une lancée de rappel historique, a indiqué que l'actuel bâtiment qui a été conçu et offert par l'empereur d'Éthiopie Haile Selassie pour servir de siège de la Cea, avec pour vision d'attirer l'Onu en Afrique et d'unir les nations africaines, ne répondait plus aux normes.
Pour rappel, le siège de la Cea a été inauguré en 1961 et a accueilli un certain nombre de réunions importantes dans l'histoire du panafricanisme, y compris la libération de l'Afrique du colonialisme.
A en croire les services de la Cea, c'est le berceau de l'Organisation de l'unité africaine (Oua), aujourd'hui Union africaine (Ua), et dont la Charte fondatrice a été signée dans la salle en 1963.