Congo-Brazzaville: Judo - La FIJ suspend la fédération congolaise

La Fédération internationale de judo (FIJ), dans une correspondance adressée au ministre des Sports, a annoncé la suspension de la Fédération congolaise de judo et disciplines associées (Fécoju-Da). Selon l'instance internationale, cette décision arrive après plusieurs contacts allant dans le sens de résoudre la crise qui mine le judo congolais depuis plusieurs années.

Au moment où l'espoir renaissait suite aux premiers championnats nationaux organisés après plus d'une décennie par les instances reconnues au niveau national, la note de la FIJ adressée au ministre des Sports fait renaître l'incertitude et alimente la confusion.

" Cette situation ne peut perdurer et sans prendre parti, nous avons proposé d'organiser des élections communes dans un souci d'apaisement. L'échéance était avant le 30 septembre 2022. De ce fait, le Comité exécutif, réuni le 4 octobre, a pris la décision de suspendre la délégation de la FIJ à la Fédération congolaise de judo avec effet immédiat ", explique la note.

Le judo n'est pas à sa première crise. La discipline avait déjà passé toute une olympiade sans fédération. En 2016, elle avait enfin des nouvelles instances dirigées par Marien Ikama, mais en plein milieu du mandat, la famille du judo a été une fois de plus divisée, laissant ainsi la place à une guerre de leadership entre le président de la Fécojuda, Marien Ikama, et son ancien premier vice-président, Francis Ata.

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Pour résoudre cette crise, le ministère des Sports avait mis en place un comité de normalisation, avec pour mission de gérer les affaires courantes. Il s'agissait notamment de restructurer les ligues départementales, d'organiser les compétitions et préparer la prochaine assemblée générale élective en vue du renouvellement des instances dirigeantes. La différence des points de vue avait débouché sur deux comités exécutifs rivaux issus de deux assemblées générales électives. La première, organisée par Marien Ikama, avait été reconnue par les instances internationales et la seconde, organisée par le ministère des Sports et le Comité national olympique et sportif congolais, élevait Francis Ata à la tête de la Fécojuda.

Dans une correspondance destinée au président de la FIJ, le ministre des Sports, Hugues Ngouelondélé, rappelait qu'il " il n'existait pas deux fédérations de judo au Congo, mais une et une seule, délégataire du service public, dont le bureau national est issu de l'assemblée générale élective du 4 septembre 2021, ayant porté à sa tête M. Ata Asiokarah Neyl Francis ". N'étant pas convaincue, la FIJ proposait sa propre méthode : l'organisation des nouvelles élections avant la fin du mois de septembre. Le manque de réaction du Congo, qui restait droit dans ses bottes, avait poussé la FIJ à sortir sa dernière carte.

Une suspension confuse ?

Cette même sanction de la FIJ nourrit plusieurs tergiversations dans les milieux des judokas puisque l'instance faitière de judo laisse une petite fenêtre à moitié ouverte aux athlètes congolais. " En attendant cette échéance, nous ferons nos meilleurs efforts afin que les athlètes de votre pays soient pénalisés le moins possible ", précise la note de suspension.

Ainsi, si la fédération est réellement sanctionnée, de quelle manière les judokas congolais seront-ils moins pénalisés ? Quels sont finalement ces athlètes ? Comment se manifesteront les efforts de la FIJ au profit de ces athlètes ?

En tout cas, l'heure n'est plus aux échanges de correspondances, les différentes parties devraient s'impliquer convenablement dans la résolution de cette situation qui n'a que trop duré. Les egos méritent d'être oubliés afin de réunir les efforts à travers le dialogue, et de relancer ce sport au niveau international puisque sur le plan national, le judo fait partie des disciplines les mieux implantées et plus dynamiques. Les principaux perdants de cette crise institutionnelle sont les jeunes judokas. Ces derniers, qui souhaitent déjà monter sur des grands tatamis, traversent des fortes turbulences dans leur carrière professionnelle malgré les efforts et la détermination du bureau exécutif de la Fécoju-Da dirigé par Me Ata Asiokarah Neyl Francis.

Le futur étant incertain, il est temps que les plus hautes autorités prennent à bras le corps l'affaire pour non seulement sauver l'image du Congo mais aussi trouver une solution définitive. Cela permettra de booster l'engagement des athlètes via le dynamisme des dirigeants de cet art martial.

Il faut signaler que les différentes ligues organisent des compétitions de détection pour constituer les Diables rouges cadets et minimes qui sont censés représenter le Congo au tournoi de la Conference des ministres de la Jeunesse et des Sports ayant le français en partage.

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