Congo-Kinshasa: Programme d'appui à la Réforme de la Police nationale, RDC - La Société Civile et les médias appelés à s'impliquer dans l'accompagnement du processus

"Amener les acteurs de la Société Civile et les médias à repenser leurs rôles et actions pour contribuer à la bonne avancée de la réforme de la police Nationale Congolaise et à engager des actions concrètes pour stimuler de manière objective et constructive le débat citoyen sur la réforme de la Police Nationale Congolaise et sur la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) dans le pays", était l'objectif de deux journées de réflexion des organisations de la Société Civile et des Médias sur la réforme de la Police Nationale Congolaise, organisée par DCAF RDC, du centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité, Genève, en partenariat avec ENABEL et COGINTA.

Pendant deux journées d'échanges, soit du 6 au 7 octobre 2022, les organisations de la société civile et des médias ont pu identifier les actions et activités envisageables pour relever les trois défis qui devront constituer les axes stratégiques d'accompagnement de la Réforme de la Police Nationale Congolaise.

Il s'agit en effet des défis liés : à la méconnaissance du programme de la Réforme par les policiers eux-mêmes et la population, au problème du budget et financement de la Réforme ainsi qu'à la faible implication des médias à la Réforme de la Police.

C'est ainsi que les participants ont proposé plusieurs actions et activités à mener pour y faire face. En ce qui concerne la méconnaissance du programme de la Réforme de la police, ils ont pensé notamment, à la vulgarisation de textes qui parlent de la réforme de la PNC, la sensibilisation de la population et de la police sur la réforme, la formation des policiers et information de la population sur PDP, des séances de séminaire, conférences et ateliers, mener un plaidoyer sur la formation continue en PDP auprès des policiers de la circulation routière...

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Pour le problème du budget et financement de la réforme de la PNC, les participants ont pensé à mener un plaidoyer pour un budget conséquent pour le projet de la Réforme de la PNC, beaucoup plus du côté du Gouvernement Congolais. Pour cela, ils ont estimé que la participation de la société civile et médias est importante pendant les travaux de la commission ECOFIN de l'Assemblée Nationale et défense, sécurité. Le suivi budgétaire pour l'exécution effective de la part allouée à la police Nationale congolaise et au programme de la Réforme. Organiser des émissions radio-télévisées, presse écrite et médias en ligne pour le renforcement des capacités mais également faire participer à défaut des policiers, leurs dépendants pour parler des besoins concrets des policiers... Enfin, pour ce qui est de la faible implication des médias sur la question de la réforme de la PNC, ils ont suggéré le renforcement de panel des journalistes impliqués sur la question de la réforme de la PNC. Pour ce fait, il faudrait : identifier les journalistes ; les former et élaborer les outils, prévoir un budget pour les médias mais également les accréditations des journalistes.

Fatoumata Diallo, cheffe d'équipe DCAF RDC, pour le programme d'appui à la réforme de la PNC, s'est dit surprise par la dynamique dont a fait montre les participants du début jusqu'à la fin de l'atelier. Pour elle, cela a montré "l'intérêt du sujet qui a été abordé et l'intérêt pour les acteurs de la société civile et des médias de s'impliquer de manière responsable dans le suivi de la réforme de la police".

Selon la cheffe d'équipe, "la réforme de la police nationale touche la sécurité des personnes et de leurs biens. Donc, il ne s'agit pas juste d'une responsabilité des autorités, mais également une responsabilité des populations et des citoyens que nous sommes tous, c'est donc important que la société civile puisse avec les médias, voir dans quelle mesure ils pourraient apporter une contribution à ce processus". Pendant ces deux jours, il y a eu des échanges entre les participants à ces assises." Ils ne se sont pas seulement contentés de faire des constats, mais, ils ont également identifié des actions concrètes qu'ils pourraient engager afin d'apporter une contribution et qui pourraient faire la différence", s'est-elle réjouie.

C'est ainsi qu'elle a promis le Renforcements de capacité des acteurs de la société civile et des médias, car, a-t-elle affirmé, "pour voir une certaine différence, il faudrait quand même leur donner les outils nécessaires qui leur permettent de faire ce travail". A l'en croire, ce renforcement de capacité des acteurs se fera en matière de la Gouvernance du secteur de la sécurité, et de manière beaucoup plus particulière, sur la réforme de la police, mais également les emmener à savoir comment ils peuvent traduire cela en action. Fatoumata a ainsi exhorté ces acteurs à aller au-delà des programmes. "Il serait également important que la société civile et les médias s'engagent à réaliser aussi des activités au-delà de programme PARP ou bien au-delà de tout autre appui de la part d'un quelconque bailleur", a-t-elle indiqué.

Du coté de Jean-Luc Mutombo, Chargé de programme principal à l'agence belge du développement et superviseur du projet, on a rappelé l'importance de la rencontre qui était celle de pouvoir sensibiliser et mettre les organisations de la société civile ainsi que les médias dans la dynamique d'accompagner le processus de réforme de la police nationale, qui est chose faite. C'est ainsi qu'il a estimé que cette activité est "un Succès absolu puisque l'on a pu identifier les trois colonnes qui devront constituer les axes stratégiques d'accompagnement de la réforme".

Il a, par ailleurs, fait savoir qu'au bout de 3 ans qui reste pour ce programme, il faudra que la dynamique soit complètement ancrée au niveau des organisations de la société civile et des médias. Pour lui, c'est ça l'accompagnement et le sens d'un projet qui est financé par l'Union Européenne.

Retour sur la première journée

La première journée de réflexion était marquée par les interventions de Tapo Barthélemy, expert suivi, évaluation au CSRP, qui a fait la présentation de l'état des lieux de la réforme de la PNC. Des origines à nos jours. Simmons Romains, chargé de suivi du projet a, lui, expliqué en quoi consiste l'appui des partenaires du PARP III, un projet qui couvre quatre zones d'interventions notamment : Kinshasa, Mbandaka, Bunia et Tshikapa. Salifou, du bureau conjoint de Nations Unies, a parlé de la réforme de la PNC par rapport aux droits Humains. Une approche basée sur le droit de l'homme. Par contre, Emmanuel Kabengele, coordonnateur du RRSSJ, était focus sur les enjeux et obstacles qui ont freiné la bonne avancée de la réforme du point de vue de la société civile. Selon des études, a-t-il affirmé, "les signaux sont au rouge, donc globalement négatif notamment, à Goma avec l'état de siège".

La population reproche à la police "son inertie, son inefficacité mais surtout sa contribution au désordre et à l'insécurité". Selon lui, les facteurs de cette situation sont multiples notamment, l'instrumentalisation politique, le refus de la réforme, le manque d'éthique et déontologie. A l'en croire, on réforme parce que la population n'a pas confiance en la police, d'où ce processus transformationnel de la police. Et Franck Citende, politologue de formation, a de son côté parlé du rôle et responsabilité sociale du journaliste sur la réforme de la Police Nationale Congolaise. Selon lui, le journaliste doit être capable de replacer le texte dans son contexte, pour ne pas modifier le sens du propos d'une personne.

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