Afrique-France - Lancement d'une fondation pour la démocratie

Actée lors du sommet Afrique-France à Montpellier, il y a un an, une fondation pour la démocratie en Afrique a été lancée officiellement à Johannesburg, en Afrique du Sud.

La fondation pour la démocratie en Afrique sera présidée par le philosophe sénégalais, Souleymane Bachir Diagne. Elle avait été annoncée par le président français, Emmanuel Macron, en octobre 2021, par la création d'un fonds d'innovation avec une "gouvernance indépendante" en vue d'aider "les acteurs du changement" sur les questions de gouvernance et de démocratie. Sa dotation s'élève à 50 millions d'euros sur cinq ans. Ce fonds faisait partie des propositions principales de l'intellectuel camerounais, Achille Mbembe, chargé de préparer le sommet et membre de son conseil d'administration. La fondation aura trois antennes régionales en Afrique ainsi qu'à Marseille.

"Ses programmes et outils seront dédiés à un large public, des chercheurs aux artistes, des entrepreneurs sociaux aux gestionnaires d'organisations non gouvernementales qui sont actifs dans le domaine de la démocratie", a indiqué Souleymane Bachir Diagne. La fondation pour la démocratie en Afrique a pour mission de "créer des outils, des ressources, pour accompagner les luttes au niveau local", a précisé Achille Mbembe, pour "libérer l'énergie, la puissance qui existent en Afrique " et qui se trouvent parfois "bridées" par des institutions ou des régimes autocratiques. Elle répond à un besoin de "recherche ouverte sur l'action " pour mettre en réseau des acteurs et "qu'ils ne se sentent pas isolés". "On veut répondre collectivement, construire depuis le bas", a-t-il insisté, car serait annoncée en mars "la liste de collectifs qui seront financés, mis en réseau ".

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Malgré que c'est la France qui finance son démarrage, la fondation pour la démocratie en Afrique n'est "pas francophone, mais panafricaine au-delà des découpages hérités de la colonisation". Elle n'a pas vocation à se mettre "au service de l'influence française" en Afrique, ni à aider à "réduire le sentiment antifrançais " qui y existe, a insisté le chercheur. "Un cycle historique se clôt. Le cadavre gît, il est peut-être encore brûlant, mais il est bien mort", a ajouté Achille Mbembe. "Beaucoup d'Africains pensent encore que la France est toute puissante, ce n'est plus vrai". Pour sortir de l'impasse, il a plaidé pour le dialogue. "Je souhaite que les Africains soient courageux et qu'ils discutent d'égal à égal avec la France". "Il ne faut pas être naïfs, chacun défend ses intérêts", a mis en garde Marie-Yemta Moussanang, enseignante à Sciences-Po Paris. "Il y a un néocolonialisme, il existe. Mais il n'y a pas seulement des questions d'influence ou de prédation", soulignant la "multiplicité de liens" entre l'Afrique et la France.

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