Afrique du Sud: Le grand boom de l'e-sport

La pratique des jeux vidéo comme sport est en pleine expansion en Afrique du Sud, et le Covid-19 a fait naître de nombreux nouveaux joueurs à travers l'Afrique australe. Fin septembre, l'engouement pour les compétitions de la Comic Con Africa à Johannesburg a confirmé cette tendance.

L'équipe de Willie Vermeulen sort d'une compétition de Rocket League : une partie de football jouée avec des petites voitures. Ils ont perdu, mais là n'est pas l'essentiel. Ils sont quand même heureux. " C'étaient des parties très serrées et malheureusement, on a perdu dans les prolongations, mais c'était super. J'aurais aimé avoir ce genre d'opportunités quand j'étais jeune. L'e-sport est en pleine expansion en Afrique du Sud, c'est plus important d'année en année ", se réjouit Willie Vermeulen. La Comic Con Africa, grand raout de la pop culture, a offert une jolie vitrine pour ce sport en plein essor.

Les compétitions sont filmées par plusieurs caméras dont les images sont retransmises en ligne et sur des écrans géants, pour le plus grand bonheur du public venu applaudir les joueurs devant Counter-Strike. Que de chemin parcouru, se remémore Wanda Mkhize, en charge des contenus pour l'opérateur téléphonique Telkom qui organise ces finales d'e-sport.

" Il y a 13 ans, c'était presque le néant, on avait moins de 400 joueurs d'e-sport au commencement contre plusieurs milliers dans nos ligues aujourd'hui ", commente-t-il. Et d'ajouter avec réjouissance : " Ce n'est que le début et il y a un fort potentiel de développement. " L'opérateur téléphonique sud-africain Telkom soutient le développement de l'e-sport depuis une dizaine d'années en hébergeant des ligues et en organisant des tournois.

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Cette année des matchs ont été retransmis une fois par semaine sur la télévision publique sud-africaine. L'e-sport voit grand, à condition de bonnes connexions internet. Le reste du continent est à conquérir.

" Nous en sommes qu'au tout début "

Mais si l'e-sport se développe, c'est uniquement sur des jeux américains tels que Counter-Strike, Fifa ou Rocket League. Sur le continent africain, le développement des jeux vidéo est balbutiant. Les rares studios sont financés par des organismes européens, notamment allemand ou français, comme le Digital Lab Africa, qui alimente entre autres le studio de Tristan Mocké, maître de conférences en jeux vidéo.

Il existe une scène indépendante en Afrique du Sud, mais elle est toute petite. On voit l'émergence de petites équipes de deux ou trois personnes, mais nous en sommes qu'au tout début, à l'image de notre entreprise que l'on a créée il y a deux ans et qui est financée par la France. Beaucoup de nos talents cherchent du travail à l'étranger et des entreprises font du démarchage ici, en Afrique du Sud. C'est un problème pour notre industrie du jeu vidéo puisque nos meilleurs développeurs sont recrutés pour aller à l'étranger.

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