Cameroun: Des familles se soulèvent contre la spoliation de leurs terres à Mbankomo

12 Octobre 2022

Elles appellent le Gouvernement à intervenir en arbitre dans ce litige où des centaines d'hectares sont en jeu.

La pluie qui s'est abattue sur L'arrondissement de Mbankomo non loin de Yaoundé n'a freiné en aucun cas les ardeurs des habitants de cette localité.

Ils sont descendus dans la rue pour exprimer colère et désarroi. Ils s'insurgent contre leur expropriation dans les prochains jours, pour cause d'utilité publique.

" J'ai épargné pendant 15 ans pour acheter le terrain ici. Voilà la maison derrière vous là. Je n'ai même pas fait 2 ans dedans on vient nous retirer " se lamente un riverain.

Au total, une vingtaine de familles, réparties sur environ 18 hectares de terrain seront bientôt chassées.

" Laissez nos maisons. Pensez à nos enfants. Monsieur le Préfet, où voulez-vous envoyer ces familles ? " peut-on lire sur les pancartes.

De nombreux propriétaires dans cette zone, détiennent des titres fonciers. Un recensement en 2016, a permis d'établir une liste d'indemnisation, explique un riverain. Cependant, plusieurs personnes, n'habitant pas sur le site ont été enregistrés sur la liste, et sont sensés percevoir des sommes énormes, qui oscillent entre 12 et 17 millions de francs au détriment des vrais habitants de Binguela I et Nomayos I et II.

" Moi qui avais déjà un R+1 que je n' avais même pas finit, je me suis retrouvé avec un montant de 87.335 F. " conclue-t-il.

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Les autorités prévoient d'indemniser à hauteur de 2.000 francs le mètre carré. Une somme jugée insignifiante par les populations qui ne comptent pas céder face à ce qu'ils qualifient d'injustice.

" S'ils veulent prendre ce terrain à au moins 10.000 francs le mètre carré, on peut laisser. Hormis cela, que Mme le Préfet vienne nous écraser avec ses bulldozers et que l'armée nous finisse à Nomayos II. " lance un habitant.

Jointe par nos confrères d'Equinoxe télévision, la Mission d'aménagement et de gestion des zones industrielles (MAGZI) brandit le décret du premier ministre du 28 novembre 2018 portant expropriation pour cause d'utilité publique. Le préfet de la Mefou et Akono est attendu sur le site pour le début des indemnisations.

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