Congo-Kinshasa: Après avoir cheminé ensemble, Muzito et Fayulu - divorce consommé !

Décidément, Lamuka n'aura pas survécu après les départs de ses pionniers. Adolphe Muzito et Martin Fayulu qui ont tenté de sauver les meubles, se regardent désormais en chiens de faïence. Chacun se bat pour sa propre formation politique. Lamuka n'est plus désormais qu'une coquille vide.

Le décor de ce fossé entre les deux leaders, a été planté lors de la cérémonie de passation de fanion de Lamuka entre Muzito et Fayulu. Les deux leaders ont évité de se rencontrer, préférant donner mandat à leurs secrétaires généraux respectifs. Adolphe Muzito a entamé depuis vendredi dernier sa tournée au Kwango pour inaugurer des permanences de son parti politique construites à Popokabaka, Kasongo Lunda, Kahemba, Feshi et Kenge. Tandis que Martin Fayulu est aux Etats-Unis dans le cadre d'une tournée américaine.

C'est la mort dans l'âme que Nfumu mpa a tenté d'expliquer devant une brochette de journalistes du Kwango, le climat au sein de Lamuka. Le leader du Nouvel Elan qui s'évertue à arrondir toujours les angles, a, pour la première fois, ôté ses gants en indiquant que son partenaire de l'Ecidé ne se prenait pas, lui-même, au sérieux au moment que lui, en sa qualité d'ancien premier ministre croyait en lui par principe républicain pour respecter la volonté exprimée par le peuple et qui donnait Martin Fayulu gagnant.

Dans un profond regret, il fait savoir : " Moi, en tant qu'ancien premier ministre, je croyais en mon ami (Martin Fayulu, ndlr) en tant que " chef de l'État élu ", puisqu'il était élu en 2018. Mais, finalement, je me suis rendu compte que lui-même ne se considérait pas comme tel. Cela se traduit par le fait qu'il voyait en mon attitude de la faiblesse".

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Et de poursuivre : "Je suis resté au sein de Lamuka quand nos camarades Bemba et Katumbi sont partis, pour défendre la vérité exprimée par le peuple par principe républicain et non pour un individu. J'ai des valeurs et ces valeurs veulent que je défende la vérité quoi qu'il en coûte. Si quelqu'un y voit de la naïveté alors je ne sais pas de quelle école politique il est".

Muzito est revenu sur les alliances politiques en demandant à son allié de l'Ecidé en ces termes : " Nous avons demandé aux amis de mettre sur papier (communiqué final dans le cadre de cette remise et reprise de ce jour, ndlr) ce qu'ils avaient déjà commencé et ils n'en veulent pas. Moi j'y vois de la malhonnêteté. Pourquoi vouloir camoufler une pratique qu'on a déjà pris l'habitude de faire pour que quand l'autre camp va aussi emboiter les pas, vous alliez crier au scandale. C'est malhonnête et ne comptez pas sur moi pour faire une telle politique. Moi je veux que tout soit au vu et au su du peuple".

Fayulu zappe

Aucune réaction de l'Ecidé de Martin Fayulu après cette sortie de Muzito. Intervenant sur les antennes de TV5 Monde, Martin Fayulu Madidi s'est focalisé sur Tshisekedi en relevant la raison du surplace de la RDC depuis l'indépendance jusqu'à nos jours, qui n'est autre que l'absence du leadership, le manque de " capacité ou de niveau ". Et de poursuivre qu'il faudra absolument que le nouveau chef de l'État soit quelqu'un qui possède de grandes capacités sur la gestion du pays pour enfin prétendre relever tous les défis auxquels est confrontée la RD Congo. A l'en croire, un profil qu'il veut pour l'actuel chef de l'Etat, et qui manque cruellement à tous les anciens chefs d'Etat de Joseph Kasa-Vubu jusqu'au tout dernier, Félix Tshisekedi Tshilombo.

Il a par ailleurs stigmatisé : "On ne s'improvise pas à la tête d'un pays... la présidence de la République ne peut pas être un premier emploi " avant de promettre une " immense résistance " au nouveau régime, car, a-t-il indiqué : "Le peuple congolais n'a pas accepté de se faire voler ces résultats de 62,11 %".

Il y a lieu de préciser que les deux leaders de Lamuka sont tous candidats à la prochaine présidentielle qu'ils souhaitent apaisée, transparente et libre.

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