Sénégal: Visite de terrain et réunion du Comité de pilotage du Programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l'élimination des mutilations génitales féminines : Tenir la promesse.

Le Programme conjoint a décidé d’effectuer une visite de terrain au Sénégal du 10-14 octobre 2022 et d’y tenir son Comité de pilotage en présence des représentants des quinze pays donateurs.
communiqué de presse

Dakar-11-10-2022 - Lancé en mai 2008 sous le lead de deux agences onusiennes, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme conjoint pour l'accélération de l'abandon total de toutes les formes de Mutilations Génitales Féminines (MGFs) soutient les efforts des pays pour mettre fin aux MGF d'ici à l’horizon 2030. Le Programme conjoint a décidé d’effectuer une visite de terrain au Sénégal du 10-14 octobre 2022 et d’y tenir son Comité de pilotage en présence des représentants des quinze pays donateurs.

Le Programme conjoint est entré dans sa quatrième phase de mise en œuvre couvrant la période 2022-2030. Il vise à contribuer à une vision d'un monde sans MGF, où chaque femme et fille a une voix, un choix, appelant à l'élimination des pratiques néfastes. Ce programme mondial d'élimination des mutilations génitales féminines établit un lien entre 1) -la transformation au niveau communautaire des normes sociales/de genre qui entraînent souvent les mutilations génitales féminines, 2) -les lois interdisant la pratique, 3) -l'accès à des services de santé sexuelle et reproductive, 4) - la protection de l'enfance de qualité pour les filles/femmes à risque ou touchées par les mutilations génitales féminines. Le Programme conjoint fournit un appui direct à 17 pays (Burkina Faso, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Kenya, Mali, Mauritanie, Nigéria, Sénégal, Somalie, Soudan, Ouganda et Yémen). Le Programme conjoint travaille en partenariat avec les gouvernements, la société civile, les partenaires au développement et les communautés.

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Au Sénégal, l’appui de l’UNFPA et de l’UNICEF le Programme conjoint a impulsé un engagement des communautés et de la société civile aux côtés du Gouvernement pour la transformation des normes sur les MGF, ce qui s’est traduit par d’importantes avancées. Le pays a initié en 2019 un exercice d’élaboration de la troisième Stratégie Nationale pour l'Abandon des Mutilations Génitales Féminines 2022-2030 assortie d’un plan d’action quinquennal 2022-2026. Cette stratégie qui a été validée techniquement et politiquement marque la vision du Sénégal qui est de faire du pays : « Un Sénégal sans MGF où toutes les femmes et les filles jouissent de leur droit à l’intégrité physique ».

Le Programme conjoint intervient depuis sa création et les indicateurs sur sa mise en œuvre invitent à agir avec urgence. En effet les MGFs constituent une pratique profondément ancrée au Sénégal qui touche généralement les filles a un très jeune âge. Malgré les efforts en cours, la prévalence des MGF reste pratiquement inchangée depuis au moins deux décennies et près de deux millions de filles et de femmes ont subi des MGF au Sénégal. Selon les derniers résultats de l’EDS 2019 une augmentation du taux de prévalence de l’excision est constatée. Chez les filles de 0-14 ans, la prévalence de l’excision s’établit à 16,1% en 2019 contre 14% en 2018, chez les femmes de 15- 49 ans le taux qui était de 24 % en 2017, a connu une légère baisse à 23 % en 2018 avant de remonter à 25,2% en 2019.

Chez les moins de 15 ans, les chiffres cachent de grandes disparités entre les régions très affectées comme Kédougou avec 90%, Matam avec 77%, Kolda 57%, Sédhiou 48%, Ziguinchor 37% et celles moins touchées comme celle de Diourbel à de 1 %. Les filles vivant en milieu rural sont plus exposées à la pratique avec 21% des filles âgées de 0-14 ans excisées, contre 8,2% pour celles qui vivent en milieu urbain.

La prévalence des MGF varie considérablement selon la variable ethnique, avec une prédominance chez les ethnies Soninké et Mandingues où deux tiers des femmes et filles ont subi cette pratique alors que les MGF sont extrêmement rares parmi les populations sérères et wolofs.

Pour accélérer le changement social et favoriser l’abandon des MGF le programme conjoint a mis en place une approche stratégique tenant en compte trois axes majeurs dont la mobilisation via les réseaux et la communication avec le lancement en 2021 d’une campagne nationale de communication sur l’abandon des MGF, une approche participative visant à l’implication de tous les acteurs sans exclusion et le partenariat avec les jeunes pour l’abandon des MGF.

La visite de terrain du 11 au 13 Octobre à Kolda et la réunion du Comité de pilotage le 14 Octobre à Dakar, permettront d’en savoir plus sur le travail du Programme conjoint et les initiatives nationales globales de lutte contre les mutilations génitales féminines au Sénégal, de discuter du positionnement du programme pour s'adapter aux nouveaux défis et des implications pour les engagements futurs, de rencontrer des représentants du gouvernement au niveau national, régional et la société civile.

Note aux équipes rédactionnelles

Le Programme Conjoint MGF produit chaque année son rapport annuel, un document phare qui met en lumière les efforts pour l’abandon des mutilations génitales et des pratiques néfastes. Ce rapport est vulgarisé par les partenaires et par la voix des professionnels des médias de manière à intéresser le grand public aux défis et perspectives en rapport avec l’abandon des MGFs pour le développement national.


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