Afrique Centrale: À Goma, les difficultés d'une frontière au ralenti avec le Rwanda

Les recalés du poste frontière de la grande barrière à Goma, après sa fermeture à 15 heures, RDC, octobre 2022.

Depuis le mois de mai 2021, la province du Nord-Kivu vit sous état de siège, conséquence de la présence de groupes armés. Parmi eux, le M23 qui a pris au mois de juin la ville de Bunagana située dans le territoire du Rutshuru, un peu au nord du Goma. Un groupe armé soutenu par le voisin rwandais pour Kinshasa. Ce qui a conduit à une crise diplomatique avec Kigali et à considérablement réduire les échanges entre les deux pays. Reportage au poste de frontière de Goma qui fonctionne actuellement au ralenti.

Il est 15 heures et nous sommes à la grande barrière de Goma, le principal poste-frontière avec le Rwanda. Des gens arrivent en courant, mais c'est déjà trop tard. Les voyageurs ne peuvent plus passer, la frontière vient tout juste de fermer.

Tension

Pour les commerçants, mais aussi tous les petits métiers qui dépendent de ces échanges, cette fermeture au milieu de la journée n'est pas tenable. Depuis le mois de juin, et sa mise en place, ils tentent au mieux de s'adapter. Mais régulièrement, devant le poste-frontière, la tension monte d'un coup. Ce jour-ci, une femme qui tente de passer en courant est sans ménagement rattrapée par un douanier.

Les recalés d'un jour laissent échapper leur colère. " Quinze heures, mais c'est beaucoup trop tôt ", explique un homme qui ne pourra rentrer chez lui ce soir. " Regardez, il y a des Rwandais qui ne savent où ils vont dormir ce soir. Et ça touche les deux côtés de la barrière. Vous imaginez bien qu'en face, il y a des Congolais qui ne savent pas ce qu'ils vont faire jusqu'à demain. Ce n'est pas possible. "

Paralysie

Une limitation de trafic entre les deux pays qui paralyse la vie de la ville de Goma pour Arnold Djuma, un représentant de la société civile : " Vous savez, économiquement, les deux villes frontalières de Gisenyi au Rwanda et Goma en RDC dépendent l'une de l'autre. Quand ça bloque, toutes les activités sont paralysées, l'argent ne circule plus, les commerçants ne trouvent plus de client. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Et quand c'est comme ça, ce sont les populations qui souffrent le plus. "

À la grande barrière, la colère est retombée pour cette fois-ci. La principale revendication des usagers : repousser la fermeture à 18h pour permettre aux transfrontaliers de rentrer chez eux après leur travail.

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