Madagascar: Dérives des militaires - De nombreuses infractions restent impunies

Depuis le 21 février, quatorze infractions incriminant des militaires demeurent sans poursuite judiciaire. Les défenseurs des Droits de l'homme les rappellent.

Les deux coups de feu mortels tirés par un militaire sur un civil de 19 ans à Ambanimaso dans le district d'Ambohidratrimo, la semaine passée, secouent la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH). Après ses enquêtes contradictoires, elle a exhumé une dizaine de dossiers passés sous silence.

Selon un état de lieux de la commission, au moins quatorze infractions et/ou crimes mettant en cause des militaires ont été enregistrés depuis le 21 février. Dix-huit pertes en vie humaine, victimes des tirs volontaires ou accidentels, ont malheureusement été signalées. La dernière a été le jeune homme froidement exécuté dans le district d'Ambohidratrimo.

Aucune suite judiciaire n'a été donnée à tous les forfaits constatés presque dans des zones éloignées où certains hommes de troupe osent bafouer délibérément les droits humains et se permettent de tuer.

Lors d'un récent entretien avec la presse, le ministre de la Défense nationale, le général Léon Jean Richard Rakotonirina, a été clair dans ses versions. D'après lui, des mesures disciplinaires ont été prises à l'encontre des militaires indélicats.

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Justice

Certes, il existe des frasques, mais certains faits sont inventés dans le but de discréditer l'Armée devant la population, peut-on résumer son avis. Les enquêtes de la CNIDH ne visent pas à discréditer l'Armée, mais surtout à rappeler le respect des Droits de l'homme et à laisser la justice trancher.

" Faut-il souligner que les militaires ne peuvent pas être poursuivis au tribunal, sans une autorisation dûment signée par le ministre de la Défense nationale ? Donc, il ne faut pas en abuser pour commettre une infraction ", explique Seth Andriamarohasina, président de la CNIDH, hier, dans son bureau à Antsahavola.

Rien que mardi, deux groupes de soldats ont terrorisé des adeptes d'une secte en pleine session dans une villa privée à Ankotrokotroka à Talata-Volonondry. Cette violence va-t-elle encore laisser les décideurs indifférents?

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