Congo-Kinshasa: Conflit Russie-Ukraine - Le représentant de la RDC à l'ONU a dénoncé la politique de " deux poids, deux mesures "

La 11e session extraordinaire d'urgence (reprise) de l'Assemblée générale sur l'Ukraine le 12 octobre 2022.

Lors du vote le 12 octobre à l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur les " référendums illégaux " menés par la Russie en Ukraine, le représentant de la République démocratique du Congo (RDC), Georges Nzongola-Ntalaja, a dénoncé une politique de deux poids deux mesures sur son pays, contrairement à ce qui se déroule en Ukraine.

L'Assemblée générale de l'ONU a condamné l'organisation, par la Fédération de Russie, de soi-disant "référendums illégaux" dans des régions situées à l'intérieur des frontières internationalement reconnues de l'Ukraine, ainsi que la tentative qui a suivi d'annexion illégale des régions ukrainiennes de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia. Le texte a suscité des commentaires passionnés, notamment parmi les 143 États membres, dont la RDC, qui ont voté en sa faveur et qui disaient en majorité voter " pour la Charte des Nations unies ". Néanmoins, trente-cinq délégations se sont abstenues lors du vote, dont la Thaïlande qui a jugé que les tensions étaient trop vives, tandis que cinq ont marqué leur opposition au texte (Bélarus, Fédération de Russie, Nicaragua, République arabe syrienne et République populaire démocratique de Corée), évoquant comme argument phare la politique de " deux poids, deux mesures " qui transpirerait dans ce texte.

Cette politique des " puissants de ce monde " a également été dénoncée par la RDC qui a regretté qu'en vingt-quatre ans de crise, aucune action forte de la communauté internationale, aucune résolution du Conseil de sécurité ou de l'Assemblée générale n'ont été prises pour sanctionner le Rwanda qui pille ses ressources et continue à occuper plusieurs localités dans la région du Nord-Kivu. En effet, Georges Nzongola-Ntalaja, qui a voté en faveur du projet de résolution de l'ONU, a cependant dénoncé cette politique des " puissants de ce monde " vis-à-vis de l'Afrique et notamment de son pays, où plus de sept millions de personnes sont mortes à la suite des interventions militaires du Rwanda et de l'Ouganda, en 1998. Les deux pays, a-t-il rappelé, ont occupé de larges parties de l'est de la RDC jusqu'en 2003 et s'y sont même affrontés. La délégation rwandaise, indique l'ONU, a vivement réagi, invitant son voisin à s'attaquer aux véritables problèmes du pays au lieu de désigner un bouc émissaire.

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Intégrité territoriale de l'Ukraine

Intitulée " Intégrité territoriale de l'Ukraine: défense des principes consacrés par la Charte des Nations unies ", la résolution de l'ONU demande à tous les États, organisations internationales et institutions spécialisées de ne reconnaître aucune modification, par la Fédération de Russie, du statut de tout ou partie des régions ukrainiennes susmentionnées et de s'abstenir de tout acte ou contact susceptible d'être interprété comme valant reconnaissance d'une telle modification de statut.

En outre, l'Assemblée exige de la Fédération de Russie qu'elle annule immédiatement et sans condition les décisions qu'elle a prises les 21 février et 29 septembre 2022 concernant le statut de certaines zones des régions ukrainiennes de Donetsk, de Kherson, de Louhansk et de Zaporijia. Ces décisions constituant une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine, et étant incompatibles avec les principes de la Charte des Nations unies. De même, il lui est demandé de retirer immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire de l'Ukraine à l'intérieur des frontières internationalement reconnues du pays.

De son côté, la Fédération de Russie a accusé les pays occidentaux de chercher à résoudre leurs problèmes géopolitiques en politisant les travaux de l'Assemblée générale, rappelant qu'en d'autres temps, quand le Kosovo avait organisé un référendum d'autodétermination, les pays qui dénoncent aujourd'hui les référendums du mois dernier avaient assuré à l'époque que le Kosovo avait le droit de faire sécession en cas de menace réelle de violations graves des droits de la population.

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