Une motion de défiance en gestation contre le ministre des Transports, Chérubin Okende. La pétition signée par près de 60 députés, a été déposée au bureau de l'Assemblée nationale mercredi 12 octobre dernier. Ladite pétition qui n'a besoin que de 50 signatures, doit être déclarée recevable. En principe, il faut 251 votants pour obtenir la destitution de ce ministre issu du parti de Moïse Katumbi.
En dépit de griefs retenus contre le ministre Chérubin Okende, en l'occurrence : l'incompétence, l'amateurisme et le manque de vision dans son secteur, les voix s'élèvent pour crier au complot. Les partisans du ministre visé prédisent déjà la déstabilisation de l'Union sacrée. Pour ce, le bureau n'a besoin que de 251 députés favorables pour signer le départ de Chérubin Okende.
En attendant la convocation de cette plénière coupe-gorge de l'Assemblée nationale, on assiste à une sorte de veillée d'armes dans les différents états-majors des partis et regroupements politiques de l'Union sacrée. Le ministère des transports, voies de communication et désenclavement fait saliver beaucoup de partenaires politiques de la Majorité présidentielle. Voir Chérubin Okende partir, c'est le cadet de soucis de certains. L'ancien ministre de l'Economie Jean-Marie Kalumba a été démis de ses fonctions par une motion de la même Assemblée nationale, la terre ne s'est pas arrêtée pour autant.
Plutôt de procéder au chantage, qu'on laisse au ministre de temps de préparer sa défense. Les agitations politiques sont d'une époque révolue. Il ne faut pas privilégier toujours la thèse du complot. Sinon tous les ministres au gouvernement seront irréprochables. Pourtant, on se rend de plus en plus compte que certaines personnalités se battent pour entrer au gouvernement non pas pour servir la République mais d'abord, pour le gain politique du parti qui l'a mandaté et ensuite, son propre bénéfice. Il ne faut donc pas brandir le spectre d'une quelconque menace nuisible à la République.
A "Ensemble pour la République" de Moïse Katumbi, on n'est sur le qui-vive. Mais, on se frotte les mains à l'idée de voir Okende perdre son fauteuil au gouvernement pour grossir les rangs de katumbistes hostiles à Tshisekedi. Dès lors que les membres de ce parti de Katumbi au gouvernement et au parlement se sont désolidarisés de leur leader pour se rapprocher de Tshisekedi. L'enjeu est donc de taille au regard de prochaines échéances électorales.
