Quel est le style vestimentaire que la jeune fille peut choisir en ce 21e siècle ? Au-delà de sa fonction primaire de vêtir et de tenir chaud, le vêtement a toujours été un élément d'identification de nos races, nos coutumes, nos ethnies et religions. Si selon la Bible le premier vêtement était porté par Adam et Eve dans le jardin d'Eden pour cacher leur nudité mais aussi la honte qu'ils éprouvaient envers Dieu, aujourd'hui la donne a totalement changé.
De nos jours, beaucoup de jeunes filles s'habillent non pas pour elles mais pour les autres. L'apparence physique est devenue très importante dans leur vie car elles doivent faire bonne impression pour arriver à se faire accepter dans des groupes d'amis branchés, que ce soit à l'école, au travail ou à la cité.
Le constat est bien réel. Il suffit de faire le tour des réseaux sociaux, des grands artères de la ville et même des ménages pour s'en rendre compte. Entre la publicité et la pression sociale, les adolescents sont constamment exposés aux diktats de la mode. La jeune fille africaine se sent totalement libre de se vêtir à sa guise. A l'âge ou le corps se transforme, la nouvelle génération s'impose de plus en plus dans le milieu avec une allure choquante. Les filles s'habillent en tenues très légères, ce qui laisse entrevoir les parties les plus intimes du corps; portent des bijoux aux valeurs qui ne disent pas leur nom; se font tatouées; sont pour la plupart extrêmement maquillées et portent des chaussures à talons hauts qui leur donnent une démarche provoquante. Parfois sans emploi, élèves et mêmes étudiantes, ces jeunes filles attirent l'attention de tous.
Naomie Onono, 18 ans, étudiante en première année de Transport logistique, est passionnée par l'esthétique et la mode. Selon elle, " la vie d'aujourd'hui voudrait que les jeunes filles soient à la mode. On ne résiste plus devant les nouvelles collections quelles qu'elles soient. Dès qu'on voit un accessoire ou un vêtement qui nous plait, on s'y met. Il y a aussi les réseaux sociaux qui sont à l'origine de cette extravagance, on veut ressembler à une star. On fait paraître le beau, on veut montrer qu'on a un joli corps, de belles formes et des courbes, si bien qu'on s'habille sexy ".
Pour Maria Rita, 20 ans, "certaines filles pensent que c'est la tendance du moment. Elles se sentent belles et attirantes en s'exhibant. Or, on ne peut pas faire du suivisme même si c'est la mode. On peut être jeune et belle, s'habiller décemment et impressionner. On peut se valoriser autrement que par notre apparence et notre style vestimentaire ".
Quant à Ibrahim, vendeur d'articles de femme au marché Poto-Poto, " ce n'est pas de notre faute. Nous faisons les commandes et vendons à la demande des clients parce que nous voulons que notre commerce marche. Il m'arrive parfois de conseiller ces jeunes filles de 18, 19 ans qui viennent dans ma boutique mais c'est comme on dit, les goûts et les couleurs ne se discutent pas ".
Même si le regard sémiologique indique clairement qu'avec les couleurs les jeunes filles ne sauraient passer inaperçues, il faut reconnaître que la mode actuelle est à l'origine des conséquences les plus néfastes et dramatiques.
Le message lancé par le gouvernement, le 11 octobre dernier, à l'occasion de la Journée internationale de la jeune fille, célébrée au Congo cette année sur le thème " Ma voix, un moyen de lutter contre les violences à l'école et en ligne ", doit être un moyen pour conscientiser ces jeunes filles afin de défendre leurs droits et d'assurer un avenir plus équitable, prospère et responsable.
