Madagascar: Feux de forêt - Le Premier ministre parle de réseau de pyromanes

À entendre Christian Ntsay, les feux de forêts actuels sont d'origine criminelle. Il parle de l'existence d'un réseau de pyromanes, avec des commanditaires.

L'existence de réseaux d'incendiaires et de commanditaires. C'est l'information donnée par Christian Ntsay, Premier ministre, sur les causes des multiples feux de forêts qui touchent surtout les aires protégées et les réserves naturelles.

La protection de l'environnement, particulièrement des forêts, a été un sujet incontournable durant la célébration de la journée mondiale de l'alimentation et celle des femmes rurales, hier, à l'hôtel de ville, Analakely. En réponse à la presse, en marge de ce double événement, le chef du gouvernement a fait part de sa réaction sur les brasiers qui dévorent les forêts malgaches depuis plusieurs jours. De vive voix, le locataire de Mahazoarivo a alors parlé de commanditaires de ces feux et de réseaux de pyromanes.

"Nous savons qu'il y a des commanditaires de ces feux, à part les mauvaises pratiques qu'il faut cesser", déclare ainsi Christian Ntsay. Il ajoute, "des individus appréhendés sont d'anciens voleurs de bovidés qui se sont convertis en incendiaires et défricheurs de forêts. Ils coupent les arbres pour les revendre. Ce qui veut dire qu'il y a des réseaux responsables de ces incendies de forêts".

Le conseil des ministres de mercredi a affirmé la tolérance zéro contre les pyromanes. Ce qui pourrait expliquer la thèse d'incendies criminels affirmée par le chef du gouvernement hier. "Une telle destruction de la patrie est inacceptable. Nous condamnons fermement les feux déclenchés de façon délibérée. Il s'agit d'un délit pénal. Il est impératif d'appliquer la tolérance zéro contre les responsables des feux de forêts et des aires protégées", sont des propos attribués au président de la République, par le communiqué du conseil des ministres.

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Agriculture sur brûlis

Durant une descente à la réserve naturelle d'Ambohitantely, dans le district d'Ankazobe, hier, Marie-Orléa Vina, ministre de l'Environnement et du développement durable, a réaffirmé la tolérance zéro soulignée par le conseil des ministres. "Des enquêtes sont en cours", ajoute-t-elle. S'agissant du cas d'Ambohitantely, en particulier, la membre du gouvernement indique, "on ne peut pas encore se prononcer sur les causes des feux", en ajoutant que le constat est qu'il y a des points de feux sporadiques.

Ce sont ces points de feux sporadiques qui alimentent la thèse d'incendies criminels. Selon la ministre de l'Environnement et du développement durable, la piste d'actes criminels est privilégiée pour le brasier qui a dévoré une grande partie du parc national de la Baie de Baly, à Soalala, il y a quelques jours. L'hypothèse, selon elle, est qu'il s'agit de représailles perpétrées par des personnes arrêtées pour exploitation illicite de bois, récemment sorties de prison.

Outre les éventuels réseaux de pyromanes, les pratiques du "Tavy", ou agriculture sur brûlis, sont aussi les causes des incendies de forêts. Les "Tavy", sont perpétrés par des communautés d'agriculteurs qui vivent à la lisière des forêts ou quasiment à l'intérieur. Hier, la ministre Vina a donné l'exemple du feu qui a ravagé une partie de l'aire protégée de Manatantely, dans la région Anosy. Deux villageois ayant pratiqué l'agriculture sur brûlis sont mis en cause.

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