Madagascar: Émergence économique - Une lueur d'espoir pour le Grand Sud

Victime depuis de longues années du phénomène de sécheresse et d'insécurité alimentaire, le Sud de Madagascar espère parvenir à l'émergence économique grâce aux projets initiés par l'État et les partenaires.

" Les populations de la partie sud de Madagascar ne souhaitent plus se contenter des aides ponctuelles mais de projets structurants à même d'instaurer un développement économique durable ", a-t-on souvent entendu lors du colloque sur l'émergence du Grand Sud, organisé à Tolagnaro en juin 2021. Et si l'on tient compte des projets en cours de réalisation ou en phase de préparation, il se pourrait que la partie australe de Madagascar puisse enfin entrevoir l'avenir avec un peu plus d'optimisme.

Le projet Mionjo, doté d'un financement initial de 100 millions USD de la Banque Mondiale, figure parmi les grands projets. Il couvre les trois régions du Sud de Madagascar, à savoir Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana, et prévoit la construction d'infrastructures de premier plan comme les équipements hydrauliques. "La lutte contre l'insuffisance chronique d'eau et les facteurs d'insécurité alimentaire est au cœur de cet engagement à long terme. Nous voyons ce programme comme un changement de paradigme qui jette de solides fondations", a déclaré Hafez Ghanem, vice-président de la Banque Mondiale pour l'Afrique de l'Est et australe suite à la mise en œuvre de Mionjo.

L'autre grand projet censé transformer le paysage socio-économique du Sud de Madagascar est le programme de construction d'un pipeline pour approvisionner en eau les régions Anosy et Androy en mobilisant la ressource hydraulique de la rivière Efaho. Ce projet est évalué à 70 millions de dollars.

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Selon un technicien du ministère de l'Eau, une partie de l'eau sur la rive droite d'Andakana sera transportée par pompage photovoltaïque vers la plaine d'Ambovombe et les plaines aux alentours du pipeline en vue de l'irrigation des champs de culture et des jardins potagers, de l'alimentation en eau potable des populations villages riverains ainsi que de leurs bétails. Le défi à relever est de faire transiter un débit de 1,2m3 par seconde, de poser des conduites d'amenées sur une longueur de 87 km, de construire des réservoirs de mise en charge et de stockage et d'installer un réseau d'irrigation par aspersion d'un périmètre agricole de plus de 2000 hectares.

Économie et écologie

L'État entend également associer développement économique et actions écologiques dans le Grand-Sud grâce au projet baptisé "Ceinture verte". Le programme vise à lutter contre la désertification et à appuyer la résilience au changement climatique. Des objectifs qui permettront à la région de se doter d'un secteur agricole plus productif. Selon le ministère en charge de l'Environnement et du développement durable, c'est un projet d'un montant total de 26 millions USD consistant à mettre en place près de 18 122 ha de ceinture verte ainsi que 170 km de brise vent et la stabilisation de 18 334 dunes de sables. Durant les 5 ans de réalisation, plusieurs filières porteuses seront impactées positivement par le projet dont les principaux bénéficiaires sont les districts d'Ambovombe, Tsihombe, Beloha, Amboasary et Tolagnaro.

À citer en outre l'aménagement de 200 ha de terrain agricole à Ifotaka dans le district d'Amboasary Atsimo, dont va bénéficier plusieurs milliers de foyers, mais également la mise en place d'unités industrielles pour la transformation des produits agricoles locaux. Par ailleurs, parmi les priorités figurent aussi la réhabilitation des infrastructures routières pour faciliter les échanges commerciaux et le déplacement des acteurs économiques locaux.

Du côté des pays partenaires, on multiplie aussi les initiatives à l'instar des 2,16 millions USD accordés dernièrement par le Royaume Uni en faveur du Grand-Sud de Madagascar dans le cadre d'un projet impliquant le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Le projet est axé sur la production de maïs sur 500 ha dans le Vakinankaratra pour approvisionner durablement la banque alimentaire dans la région Androy. Lors d'une séance de partage d'information autour de cet appui, organisée le 4 octobre dernier à Antananarivo, il a été indiqué que priorité est donnée à l'adoption des nouvelles technologies agricoles et la vulgarisation des nouvelles variétés. "Nous pouvons dire que la résolution du problème du kere dans le Sud avance", a exprimé le ministre de l'Agriculture et de l'élevage lors de son allocution.

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