Ils sont environ une dizaine d'agents de la Jirama à être auditionnés au parquet du PAC d'Antananarivo, hier. Il s'agit d'une inculpation pour détournement de carburant.
Enquête bouclée. Hier, une dizaine de personnes ont été traduites devant le parquet du Pôle anti-corruption d' Antananarivo (PAC). Il s'agit d'une dizaine de collaborateurs de la Jirama. Ils ont été interpellées et sont inculpées dans le cadre d'une affaire de vols de carburants destinés à alimenter les groupes thermiques de la société nationale d'eau et d'électricité.
Contacté, Solofohery Razafindrakoto, procureur du second degré du PAC d'Antananarivo, confirme que le dossier devait être pris en main par le parquet de cette juridiction anti-corruption, hier. "Seulement, en raison de la grève du syndicat des greffiers, le défèrement est ajourné pour la semaine prochaine", ajoute le magistrat. Peu de détails filtre sur cette affaire de détournement de carburant. Des indiscrétions confient juste que l'enquête aurait été menée par la gendarmerie nationale et que devant la Justice, la Jirama s'est constituée partie civile.
Les investigations, d'après toujours les sources, ont débouché sur un constat de détournement d'une quantité "avoisinant le million de litre de carburant". De prime le réseau de présumés voleurs de carburant à la Jirama, sur le point d'être démantelé a opéré depuis plusieurs années. Sans quoi, la quantité de litres détournés constatée par les enquêteurs ne serait pas aussi colossale. L'existence de personnes malveillantes qui siphonnent les camions citernes transportant et les cuves contenant les carburants de la Jirama, n'est pas une information en soi. Des faits déjà dénoncés par les responsables étatiques.
Réseau en interne ?
Des cas d'interpellation de présumés voleurs de carburant, après enquête, ou en flagrant délit ont défrayé les chroniques depuis le lancement de l'opération assainissement de la Jirama, à partir de 2018. Il s'agit d'une chasse contre les malversations financières et autres actes délictueux comme les vols de carburant qui ne font que renforcer la situation déjà précaire de l'entreprise nationale d'eau et d'électricité. La particularité de l'affaire dont le déferrement au parquet du PAC est ajourné pour la semaine prochaine, est que les mis en cause seraient tous des salariés de la Jirama.
Cette affaire pourrait confirmer que le noyau dur des réseaux malveillants qui plombent les comptes et siphonnent les réserves en carburant de la Jirama sont en interne, dans les rangs des employés de l'entreprise. En 2019, par exemple, un audit mené au sein de différentes directions régionales de la société d'eau et d' électricité, dans le cadre l'opération assainissement, a abouti sur un coup de filet impliquant des agents de l'entreprise présumés avoir détournés 635 millions d'ariary et détournés jusqu'à 7.000 litres de carburants destinés aux groupes thermiques.
D'anciens hauts responsables de la Jirama, démis de leur fonction depuis, auraient fait partie de ces individus ayant puisé dans les caisses et les cuves de l'entreprise. Les détournements de fonds et vols de carburant ne sont, malheureusement, pas les seuls forfaitures qui gangrènent l'entreprise d'eau et d'électricité. Au coup d'envoi de l'opération assainissement, des cas de vols de courant, de gonflement d'index, ou encore, de vols de cuivre, entre autres, ont été découverts.