Les milliers de litres de gasoil transportés par cinq camions-citernes interceptés à Antsohihy sentent le pétrole. Des échantillons seront analysés en laboratoire.
La Sofia est touchée. Après Toamasina et Foulpointe, le frelatage de carburant fait son apparition dans la ville d'Antsohihy. Cette semaine, cinq camions-citernes venant de Mahajanga ont été interceptés.
Le gasoil transporté sent le pétrole lampant, raconte le colonel Lys Odon Randriamidona, commandant du groupement de la gendarmerie locale. Il s'agit d'un premier constat, mais il sera vérifié avec des analyses scientifiques en laboratoire. L'équipe de l'Office malagasy des hydrocarbures (OMH) a débarqué à Antsohihy, mercredi. Celle-ci ainsi que la société Logistique pétrolière ont pris des échantillons du carburant pour les besoins d'une expertise à réaliser à Antananarivo. Leurs rapports aideront les enquêteurs.
Le Groupe d'appui à la police judiciaire (GAPJ) de Sofia se charge de l'investigation. " Nous avons trouvé que les plombages de scellé ont été modifiés pour les cinq camions. Le carburant, surtout le gasoil, a changé de couleur, d'après ce que nous avons relevé. Il pue le pétrole ", explique l'officier supérieur.
Des " poissonnets "
" On verra quels produits ils ont mis dedans pour dénaturer le gasoil. Le GAPJ est au cœur de l'enquête. C'est tout ce qu'on peut dire pour le moment", ajoute le colonel. Au moins, quatre suspects ont déjà été interrogés dans le cadre de cette affaire saillante.
Pour le frelatage de carburant démasqué il y a quelques jours à Toamasina, les barons du réseau mafieux restent libres. Les arrestations opérées ne concernent que des " poissonnets ", comme on dit. La suite de l'enquête de la section de recherches criminelles locale s'est assourdie après le placement sous mandat de dépôt des premiers suspects.
La réception de plainte de toutes victimes du carburant adjoint, annoncée dès le début par le secrétaire d'État chargé de la gendarmerie a également cessé. L'OMH, quant à lui, continue à recueillir des dénonciations. Des stations-service ont récemment été fermées. Ce qui est pourtant sûr, c'est que beaucoup d'autres ont déjà vu du carburant frelaté.