Maroc: Le discours royal, un moment fort pour anticiper les répercussions du stress hydrique (politologue)

Rabat — Le Discours adressé vendredi, par SM le Roi Mohammed VI aux membres du Parlement à l'occasion de l'ouverture de la première session de la 2ème année législative de la 11ème législature, constitue un moment fort pour anticiper les répercussions du stress hydrique, a affirmé l'universitaire et politologue, Mohamed Bouden.

Dans une déclaration à la MAP, M. Bouden a relevé que le discours du Souverain constitue un moment fort pour "anticiper les répercussions du stress hydrique, explorer les opportunités d'investissement productif et renforcer l'attractivité du Maroc aux investissements nationaux et étrangers".

Sa Majesté a présenté une feuille de route stratégique pour réaliser des progrès et déterminer l'avenir de deux questions interdépendantes (l'eau et l'investissement), a-t-il indiqué, notant que l'investissement productif demeure tributaire d'un environnement stimulant, dopé par les éléments de durabilité, et que l'eau est le pilier du développement.

S'agissant de la question de l'eau, l'universitaire a souligné que l'augmentation de la demande en eau dans un contexte empreint de complexité et d'incertitude peut conduire à une "situation insoutenable".

Dans ce sens, "Sa Majesté le Roi a présenté une vision basée sur quatre orientations décisives, à savoir le recours aux innovations et technologies nouvelles dans le domaine de l'économie de l'eau et de la réutilisation des eaux usées, ainsi que l'exploitation rationnelle des eaux souterraines et la préservation des nappes phréatiques", a-t-il ajouté.

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Il s'agit aussi de "garder à l'esprit" que la question de l'eau constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs et de prendre en compte le coût réel de l'eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, a-t-il enchaîné.

Ainsi, le programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 et le renforcement des infrastructures hydrauliques, à l'instar du système des barrages, des stations de raccordement à l'eau et du dessalement de l'eau de mer, permettront de gérer les risques de pénurie d'eau et de faire face au stress hydrique, a fait valoir le politologue, ajoutant que l'utilisation durable des ressources hydriques dans la production et la vie quotidienne est un enjeu majeur pour le Maroc.

Il a également relevé que la baisse des stocks d'eau "est un problème qui ne peut être reporté", appelant à mettre en place une stratégie à long terme pour atténuer l'impact des changements climatiques et réduire la pression économique et démographique.

"L'accélération de la croissance économique nationale nécessite un travail continu au niveau des politiques de l'eau et de l'investissement et le discours royal représente un tableau de bord pour affronter les défis avec audace et concrétiser le sens profond de l'idée de la sécurité hydrique", a-t-il poursuivi.

S'agissant des investissements, le président du Centre Atlas d'analyse des indicateurs politiques et institutionnels a souligné que la vision royale en la matière vise à réaliser une transformation décisive et un saut qualitatif en jetant les bases d'une charte nationale d'investissement, en mobilisant 550 milliards de dirhams et en favorisant la création de 500.000 emplois entre 2022 et 2026.

Cette transformation aura un impact favorable sur l'économie nationale, le marché du travail et la durabilité des investissements qui "seront marqués par le rôle actif du gouvernement, du secteur privé et du secteur bancaire", a-t-il estimé.

Dans ce sillage, le secteur privé sera, selon l'analyste, l'un des principaux moteurs pour consolider la compétitivité de l'économie nationale, le Royaume entrant dans le club des pays industrialisés.

"Sa Majesté le Roi a fixé le cadre général d'un climat propice et stimulant des investissements qui repose principalement sur le soutien des initiatives privées et de l'entrepreneuriat, l'attraction des investissements étrangers, la dynamisation de la Charte nationale de la déconcentration administrative, la digitalisation des procédures et l'adoption des modes alternatifs de règlement des litiges comme la médiation et l'arbitrage", a-t-il expliqué.

Sa Majesté a également présenté une vision profonde de la réalité de l'investissement et de son rôle dans le renforcement des chaînes de valeur et des moyens concrets pour surmonter les obstacles juridiques, administratifs et humains et promouvoir l'innovation, a-t-il fait observer.

Le discours royal met en avant le lien entre la disponibilité de l'eau, l'augmentation des investissements et le développement et fait ressortir la responsabilité du Parlement dans le traitement des dossiers de l'eau et des investissements conformément aux orientations de Sa Majesté le Roi et dans le cadre des prérogatives conférées par la Constitution au Parlement en matière de législation, de contrôle de l'action gouvernementale et d'évaluation des politiques publiques, a conclu le politologue.

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