Burkina Faso: Ibrahim Traoré désigné chef de l'État

Le capitaine Ibrahim Traoré a été désigné, le 14 octobre, " à l'unanimité " président de la transition, à l'issue des assises nationales qui ont rassemblé des " forces vives " du pays.

Les membres de l'Assemblée ont adopté l'article 5 d'une " charte de transition " qui confère à Ibrahim Traoré les fonctions de président, chef de l'Etat et chef suprême des Forces armées nationales. Les assises ont également adopté l'article 4 de cette charte qui souligne que " le mandat du président de la transition prend fin avec l'investiture du président issu de l'élection présidentielle ".

Cet article ajoute que " le président de la transition n'est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales " qui seront organisées en 2024.

Parmi les autres points importants qu'il faut retenir figure l'article 21 qui fixe à vingt et un mois mois la durée de la transition et ce, à compter du 2 octobre 2022. " C'est une manière de respecter les engagements du Burkina auprès de la Cédéao ", a expliqué un délégué.

La Charte donne, par ailleurs, les contours de l'Assemblée législative qui sera composée de 71 députés. Le gouvernement, lui, reste limité à une équipe de vingt-cinq ministres.

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Enfin, le président de la transition, le Premier ministre et le président de l'Assemblée législative de transition sont inéligibles aux prochaines élections présidentielle, législatives et municipales.

Âgé de 34 ans, le capitaine Ibrahim Traoré était à l'origine du coup d'État qui a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henry Sandaogo Damiba, il y a tout juste deux semaines. Il avait alors assuré qu'il ne resterait pas longtemps au pouvoir.

En outre, il a assuré que Ouagadougou continuerait à respecter les engagements pris sous son prédécesseur Damiba vis-à-vis de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, en particulier sur l'organisation d'élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.

Rappelons que le 24 janvier dernier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et regroupés au sein du MPSR avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé " d'incapacité " face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina. Elles n'ont pas cessé en huit mois et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté au pouvoir Ibrahim Traoré, afin de "recentrer la transition sur les urgences sécuritaires", selon la junte.

Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes depuis 2015. Plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l'Etat, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.

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