Afrique: La guerre en Ukraine n'est pas responsable de la pauvreté en Afrique

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17 Octobre 2022

Et si la pauvreté en Afrique était due à un manque de stratégie?

Les chiffres de la Banque Mondiale en 2019 montrent que plus les années passent, plus le nombre des personnes pauvres en Afrique augmente.

En 1990, elles étaient au nombre de 278 millions, alors qu'en 2015, le nombre avait presque doublé, bondissant à 413 millions.

La Banque Mondiale estime même que d'ici 2030, le continent aura 90% du nombre des pauvres dans le monde. Cela s'ajoute au fait que l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser sur le continent, ce que Honorat Satoguina associe au manque de régulation des activités génératrices de revenus dans lesquels sont impliqués les plus pauvres. Cet économiste béninois déclare :

"Nous avons des riches propriétaires des unités de production et les pauvres qui sont utilisés dans ces structures de riches. Mais, il n'y a pas de mécanisme pour réguler la façon dont le minimum de richesses créé est aloué à ceux qui ont effectivement participé à ces richesses."

La guerre en Ukraine comme révélateur

Pour l'instant, le continent africain, comme d'autres parties du monde, pointe du doigt la guerre en Ukraine. La crise des céréales est venue paralyser certaines activités génératrices de revenus.

Cependant, si cette guerre est évoquée comme étant la raison de l'aggravation de la pauvreté, cela n'est pas le point de vue de Sekou Diakité, professeur d'économie à l'université de Bamako.

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Le chercheru estime que "si la guerre en Ukraine est venue, elle a trouvé les problèmes qui étaient déjà là. Il ne faut pas trop s'apesantir sur les problèmes exogènes. Le problème, c'est nos dirigeants. Tant qu'il n'y aura pas de politique réelle de croissance, il n'y aura pas de diminution de la pauvreté".

Aujourd'hui, plus que jamais, l'Afrique connaît plusieurs initiatives de lutte contre la pauvreté , à côté de nombreuses technologies pouvant l'aider à réduire le fléau. Mais, selon Sekou Diakité, le continent n'est toujours pas prêt à les mettre à profit.

Sekou Diakité pense qu'il faut que les pays africains "créent suffisamment de valeur ajoutée en créant des usines et des activités de production. Sinon, l'écart continuera de se creuser."

Le facteur climatique affecte aussi l'Afrique. Non seulement une grande partie de sa population est dépendante de l'agriculture qui, à son tour dépend du climat, mais aussi le changement climatique vient souvent ruiner les efforts de l'agriculteur, par la sécheresse, notamment en Afrique de l'est, ou les inondations en Afrique centrale.

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