Congo-Brazzaville: Transport fluvial - Le Port autonome de Brazzaville menacé de spoliation

Au Port autonome de Brazzaville, sur son tronçon allant du port à grumes à celui de Yoro, certains citoyens ayant des parcelles le long de la rive ont construit des ports privés sur les berges du fleuve à partir desquels ils transitent la marchandise en leur compte et prélèvent des taxes au détriment de l'Etat. Lors de la visite du site, le 15 octobre, le ministre de l'Economie fluviale et des Voies navigables, Guy Georges Mbacka, a décrié le degré d'incivisme, promettant de restaurer l'autorité de l'Etat.

Le Port autonome de Brazzaville, bien que structure publique appartenant à l'Etat, voit son périmètre s'amenuiser jour après jour, à cause de l'incivisme de certains citoyens. Le phénomène prend de l'ampleur entre le port à grumes et celui de Yoro, dans le 6e arrondissement Talangaï. En effet, ayant acquis des parcelles le long de la rive, quelques riverains imbus d'incivisme y ont érigé leurs ports privés, au mépris des lois prévues par l'Etat en la matière.

Dans ces sites privés qui échappent à tout contrôle des services portuaires et de sécurité, ces derniers y transitent toute sorte de marchandises et prélèvent allégrement les taxes fiscales liées à cette activité, en lieu et place du port autonome, sans le moindre contrôle des forces de l'ordre, des services douaniers encore moins ceux des eaux et forêts.

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" Entre le Port autonome de Brazzaville et celui de Yoro, quelques personnes ont créé des débarcadères privés illégaux où chacun peut transiter la marchandise via sa parcelle et prélever des taxes y afférentes en l'absence des services portuaires. Pour rattraper la situation, les agents du port sont tout le temps obligés de suivre la marchandise et de négocier avec les propriétaires de ces parcelles, c'est vraiment un controverse ", a expliqué le directeur général du Port autonome de Brazzaville et ports secondaires, Daniel Molongadzeyi.

S'exprimant à cet effet, le ministre de l'Economie fluviale et des Voies navigables s'est dit ahuri par la poussée de ce type de contre-valeurs qu'il a touché lui-même lors de cette visite de terrain.

" L'activité privée qui se développe le long du Port autonome de Brazzaville est d'un incivisme notoire et inimaginable. Des gens ont érigé, de façon illégale, leurs ports personnels le long du périmètre portuaire pour concurrencer ceux de l'Etat. Lors de notre descente, nous avions même surpris des bateaux étrangers en train de charger du carburant et du ciment dans ces ports privés érigés par des individus devant leurs parcelles respectives, sans un contrôle de l'Etat. C'est vraiment scandaleux ce qui se passe dans ces ports privés ", s'est alarmé Guy Georges Mbacka.

Outre la construction des ports privés, certaines personnes ont occupé anarchiquement le périmètre du port de Yoro et y ont construit des habitations, sans craindre l'Etat ni tenir compte des dangers qu'ils pourront courir à l'avenir. En effet, d'après la loi en la matière, les berges font partie de l'emprise du fleuve. C'est un périmètre de 50 m de long à partir du lit du fleuve mais inconstructible.

Au port public de Yoro, Guy Georges Mbacka a fustigé aussi le manque d'un strict contrôle des embarcations dénommées baleinières qui occasionnent souvent l'infiltration des certains produits interdits.

" Nous sommes informés de ce que les baleinières qui accostent au port de Yoro sont accompagnées des radeaux sous lesquels les trafiquants cachent des pointes d'ivoire ou autres produits interdits. N'étant pas soumis à un contrôle strict des services habilités, d'aucuns peuvent y disséminer des armes, car nous n'avons pas que des amis à la frontière mais aussi des ennemis. La loi va s'appliquer car nous avons trop joué avec l'Etat, cela doit cesser immédiatement ", a conclu le ministre de l'Economie fluviale et des Voies navigables.

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