Congo-Brazzaville: Scandale à l'hôpital général Adolphe-Sicé

Une agitation a été déplorée la nuit du 16 au 17 octobre à Pointe-Noire, suite au décès d'un jeune garçon de 18 ans à cause du mauvais comportement d'une infirmière qui lui aurait retiré de l'oxygène pour le placer chez un autre malade, parce qu'elle aurait reçu de l'argent des parents de ce dernier.

Uniforme de la police et de l'armée, blouse du personnel soignant et tenue civile se sont mêlées la nuit dernière pour dénoncer les faits et demander que justice soit faite pour certains, pour calmer la foule, et protéger des vies pour d'autres. D'après les témoignages de ceux qui ont vécu les faits, le jeune garçon, qui venait de satisfaire cette année à son baccalauréat avec son frère jumeau, admis à l'hôpital au service de chirurgie, le 15 octobre, a été mis sous oxygène. Les parents ont pu faire face à toutes les exigences financières pour le sauver.

Tout semblait aller jusqu'à ce qu'une infirmière, qui aurait été corrompue par le père d'un autre enfant qui venait d'être hospitalisé, a pris l'oxygène du jeune garçon (une bouteille d'oxygène payée par ses parents) pour le placer chez ce dernier, privant le propriétaire de ce dont il avait nécessairement besoin et l'abandonnant à son triste sort. Le temps que ses parents s'en aperçoivent, il était déjà trop tard. Le jeune garçon est décédé. C'est alors qu'éclate le scandale. Dans la nuit où se sont produits les faits, l'hôpital général Adolphe-Sicé a été envahi par une foule de gens.

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"Les gens et les voix sortaient de partout, c'était le brouhaha. La police et les éléments de l'armée sont intervenus pour éviter le pire et essayer de calmer la foule en colère. La mort de ce petit n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il se passe tellement de choses incroyables et écœurantes dans nos hôpitaux, surtout publics. Les gens ont maintenant peur d'y être hospitalisés. Les malades meurent même pour un rien. Ils sont mal accueillis. Si vous n'avez pas d'argent, on ne vous touche pas, même si vous êtes dans un état grave. Les infirmiers et infirmières sont devenus des commerçants. Si vous n'achetez pas les médicaments chez eux, on ne touche plus à votre malade. Avant on venait à l'hôpital pour vivre, aujourd'hui c'est pour mourir. La déontologie et l'éthique n'ont plus de place dans certains hôpitaux. Il faut que l'Etat regarde cette question avec beaucoup d'attention", a expliqué un témoin des faits visblement choqué.

Selon cette dernière, la police est partie avec deux médecins pour être entendus. Quant à la famille du jeune garçon décédé, elle a demandé que justice soit faite.

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