Congo-Brazzaville: Médias - "La Semaine Africaine", 70 ans déjà !

Créé le 4 septembre 1952 par le père Jean Le Gall, le journal " La Semaine Africaine " a totalisé cette année ses 70 ans d'existence. Un anniversaire septuagénaire célébré du 14 au 16 octobre à Brazzaville sur le thème " 70 ans de La Semaine Africaine, en marche vers le numérique ".

Les festivités ont donné lieu à une conférence-débat organisée le 14 octobre à l'Institut français du Congo de Brazzaville, une exposition-photo et une messe de célébration du 70e anniversaire. Paraissant sous l'appellation de "La Semaine de l'Afrique équatoriale française" (AEF) dès sa naissance, le journal est devenu par la suite "La Semaine Africaine" à la proclamation des indépendances africaines.

Premier directeur laïc, Bernard Mackiza a présenté les repères biographiques de ce journal qui a connu des mutations. " "La Semaine Africaine" n'a jamais bénéficié de l'aide d'aucun Etat de l'AEF sauf en 2001 lorsque le président Denis Sassou N'Guesso a décidé d'aider toute la presse congolaise. Il faut aussi espérer que l'Etat donne un coup de pouce aux entreprises de presse qui désirent vraiment vivre parce qu'aujourd'hui, la presse congolaise est fragile. "La Semaine Africaine" ne fait pas exception, cette fragilité rend la presse poreuse à toute manipulation... ", a-t-il plaidé.

Exposant sur le thème " De la Semaine de l'AEF à la Semaine Africaine, quel bilan ? ", le chef de département de Sciences et techniques de la communication de l'Université Marien-Ngouabi, Antonin Idriss Bossoto, a souligné la nécessité pour le journal de migrer vers une nouvelle organisation afin de s'adapter aux nouvelles donnes. Il a aussi parlé de la reconfiguration des rédactions pour enchérir le contenu; du changement du style de management; de la migration vers le numérique. Ce qui passera, d'après lui, par la mobilisation des fonds à travers des partenariats.

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Parlant de l'apport de "La Semaine Africaine" dans la vie politique nationale, Lecas Atondi Momondjo a rappelé que le journal n'est pas indifférent aux discours politiques et aux changements, car dans ses colonnes, il y a des tribunes liées à des prises de position. Mais, il est devenu prudent après les coups de massue reçus à l'époque où Louis Badila avait pris des positions penchées.

Actuel directeur de publication, Albert Mianzoukouta a déclaré que le bilan des 70 années est à la fois complexe et riche d'autant plus que le journal est parti de "La Semaine de l'AEF", vendue dans les capitales de l'Afrique centrale : Bangui, N'Djamena, Libreville et Brazzaville. Un esprit qui s'est heurté après les années 1960 à la volonté souveraine de chaque Etat de voir les choses à sa manière.

" Nous sommes restés pendant de longues années hebdomadaire, bihebdomadaire puis hebdomadaire aujourd'hui. Nous avons une mentalité d'un journal qui traite l'information dans la tranquillité et non pas dans l'angoisse du scoop. Nos journalistes se sont moulés dans cette manière de voir et de faire ; elle est adaptée aux circonstances que nous connaissons ", a indiqué Albert Mianzoukouta, se réjouissant du fait que le journal peut aujourd'hui exprimer librement et respirer tranquillement.

Appel aux partenaires

Dévoilant la vision de l'église, le président de la Conférence épiscopale du Congo, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, a indiqué qu'en 70 ans, "La Semaine Africaine" a informé, formé et distrait les consciences éveillées de toute l'Afrique centrale. Evoquant les perspectives, l'archevêque métropolitain de Brazzaville a insisté sur le relèvement de quelques défis des temps modernes. Il s'agit notamment du défi technoscientifique centré sur la version papier qui est encore indépassable et du défi socio-moral. Comme journal, "La Semaine Africaine" demeure, a-t-il dit, un outil d'évangélisation. " Les pressions divergentes venues des redéfinitions dans certains concepts et modes de vie ne doivent pas changer, selon les évêques, la vision de la doctrine sociale de l'église qui sous-tend le journal ", a martelé Mgr Bienvenu Manamika, estimant que l'église n'est pas en berne d'initiatives, car elle fait des pieds et des mains pour sauvegarder l'avenir de "La Semaine Africaine" qui demeure, jusqu'à preuve du contraire, " le journal le plus crédible du Congo-Brazzaville grâce à la ligne éditoriale ".

Bien que déterminée, les évêques du Congo ne s'en sortiront pas sans aide des personnes de bonne volonté, a-t-il poursuivi. " Nous avons besoin des partenaires, le monde aujourd'hui ne peut pas marcher seul, nous sommes comme un village planétaire où la solidarité est plus qu'importante... Les évêques dans leur vision lancent cet appel pour que ceux qui pensent que "La Semaine Africaine" est toujours un outil important pour le relèvement de l'homme tendent la main au journal pour qu'il continue son périple, sa traversée... ", a-t-il lancé, insistant sur le fait que les versions papiers sont beaucoup plus contrôlables et beaucoup plus fiables que certain monde numérique.

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