Madagascar: CONNECTIVITÉ - Un paquet de projets réalisés

L'État, les bailleurs de fonds comme le secteur privé sont unanimes sur le fait qu'investir massivement dans la connectivité est essentiel pour développer l'économie et améliorer les conditions de vie des populations.

À Madagascar, plusieurs études ont en effet montré les liens étroits entre l'amélioration de la connectivité des routes et des transports, la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Mais cela nécessite le lancement d'importants projets. Pour les réseaux routiers, dont la densité n'est que de 5,4 km par 100 km2, il faut débourser plusieurs milliards de dollars pour renverser la tendance. C'est la seule manière, a-t-on soutenu, d'améliorer l'indice d'accessibilité rurale qui tourne autour de 11 %, ce qui signifie que 17 millions d'habitants malgaches ne sont pas connectés.

Du côté de la Banque mondiale, on reconnait que la connectivité est au cœur de la problématique de développement du pays. Raison pour laquelle cette institution a décidé de renforcer son portefeuille dans ce secteur avec un financement qui s'élève maintenant à 740 millions de dollars. Les fonds sont alloués au profit de programmes comme avec le Projet de connectivité pour l'amélioration des moyens de subsistance en milieu rural (140 millions USD), le Projet de Durabilité du secteur routier (200 millions USD) ou encore le projet baptisé " Connecter Madagascar pour une croissance inclusive (400 millions USD).

%

La Société financière internationale (SFI), la branche de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, estime pour sa part dans son diagnostic du secteur routier que 58% seulement des Malgaches vivent dans des zones où les produits agricoles peuvent être acheminés à des prix de transport abordables, soit moins de 10 dollars par tonne. Le reste de la population, soit 42%, doit subir des coûts de transport pouvant atteindre 34 dollars par tonne. Ce qui justifie le programme de réhabilitation des 400 km de la RN 10 reliant Andranovory à Ambovombe, du bitumage des 100 km de la RN31 reliant Mangoaka et Bealanana, ou encore de l'entretien de 500 km de routes locales.

Approche multimodale

À noter également l'orientation voulue par les bailleurs de fonds qui veut que le développement du secteur de la connectivité et des transports se fasse dans le cadre d'une vision multimodale (route, rail, mer et air), en ciblant les zones les plus sous-développées. Il est suggéré également que les projets soient conçus avec la flexibilité nécessaire pour répondre rapidement aux urgences. Le fait que Madagascar ait dû faire face à plusieurs tempêtes et cyclones dévastateurs en moins de deux ans marque encore les esprits. C'est d'ailleurs sur ce constat que la Banque mondiale a programmé la réaffectation de 100 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents de reconstruction des infrastructures (routes, ponts, équipements ferroviaires... ).

À savoir que dans le cadre de la mission de l'équipe de la Banque mondiale pour le suivi de la mise en œuvre des projets liés au développement de la connectivité, une réunion a été effectuée en visio-conférence le 4 octobre dernier avec le Ministère des Transports et de la Météorologie et les organismes rattachés à ce dernier. Par cette occasion, les participants ont rendu compte de l'évolution des projets, à l'instar des études pour le développement des complexes portuaires à Mahajanga et à Antsiranana.

L'occasion a été aussi mise à profit par l'Agence Portuaire, Maritime et Fluviale (APMF) pour solliciter l'appui du partenaire financier pour la réalisation des travaux de réhabilitation des infrastructures et des voies de navigation dont elle est à la charge. Ces travaux concernent particulièrement les ports de Toliara, de Mahajanga et les 14 ports d'intérêt régional à Madagascar, ainsi que le Canal des Pangalanes. Les responsables du secteur du transport terrestre ont également souligné l'importance d'un appui renforcé de la part des partenaires.

À noter, enfin, que dans le domaine aéroportuaire, de nombreux projets doivent également être mis sur orbite. Ils vont de l'extension et la modernisation des aéroports gérés par la société Aéroports de Madagascar (Adema) à la construction d'une nouvelle plateforme à Andrakaka (Antsiranana), qui est appelée à servir de hub, en passant par la mise aux normes des aérodromes dont plusieurs sont maintenant exploités par des structures partenaires d'Adema à travers des contrats de gestion.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.