Kaolack — L'éradication de la faim dans le monde peut passer par la mise en place de systèmes de formation adaptés aux besoins et aspirations de chaque pays, estime l'enseignant-chercheur français Laurent Veillard.
"Ce qui me semble fondamental, c'est que plus le système de formation sera en phase avec les besoins du pays et les aspirations de sa jeunesse, plus il aura des atouts et des chances de pouvoir éradiquer la faim et les difficultés alimentaires", a soutenu M. Veillard, enseignant-chercheur à l'Institut Agro de Dijon, en France.
Laurent Veillard intervenait lundi à Kaolack, lors d'un atelier de renforcement portant sur les licences professionnelles, dans le cadre d'un partenariat avec l'Université du Sine-Saloum El Ibrahima Niass (USSEIN).
Selon M. Veillard, qui conduisait une délégation de l'Institut Agro de Dijon, "le vrai problème, c'est que pendant des années, il y a eu trop de volontés, d'aptitudes et de recettes (...)" à l'échelle mondiale.
"La solution, c'est que chaque pays doit s'appuyer sur ses ressources propres à travers sa jeunesse, une jeunesse qui soit formée de façon à être très ancrée dans les besoins des territoires et des terroirs. Ça peut modestement contribuer à résoudre les problèmes liés à la faim et l'alimentation", a-t-il dit.
Laurent Veillard est porteur d'un projet dénommé "Promouvoir un enseignement supérieur professionnalisant ancré dans les terroirs pour accompagner la transition agroécologique des systèmes alimentaires" (PETTAL).
"Ce projet PETTAL nous permet aussi de voir dans quelles mesures les modèles qui peuvent être développés en France peuvent être adaptés pour pouvoir les rendre opérationnels au Sénégal", a-t-il déclaré, se disant "très satisfait" de travailler avec ses collègues sénégalais.
"Nous travaillons à voir comment on peut favoriser ou renforcer la professionnalisation de nos étudiants, étant entendu que dans le modèle de professionnalisation, l'alternance en est un exemple", a indiqué cet enseignant-chercheur, qui travaille sur les questions de la professionnalisation des jeunes en France.
La réflexion à ce niveau va tenir compte du "diagnostic et des modalités pratiques de cette alternance, pour voir comment est-ce qu'on peut impulser une dynamique allant dans le sens de réformer les curricula de formation", a indiqué M. Veillard.
Le Sénégal dit-il "n'est pas un pays qu'on peut connaître à travers des articles de presse et autres ouvrages littéraires. Il faut venir dans ce pays, dialoguer avec les différents acteurs pour pouvoir véritablement se faire une meilleure idée et une meilleure représentation des situations notamment agricoles et agroalimentaires et voir ce qui peut être mis en place pour améliorer la professionnalisation".