Au Burkina Faso, un éboulement dans une mine artisanale a fait 27 morts et plusieurs blessés. L'accident a eu lieu vendredi 14 octobre, mais n'a été rendu public que lundi 17 octobre au soir. L'incident a touché le site de Gassin, dans la commune de Tougouri, dans la région de Namentenga (Centre-Nord), mais il illustre le manque de réglementation du secteur de l'orpaillage, régulièrement touché par des catastrophes de la sorte.
Ce sont des kilos de bois, de terre et de sable, qui se sont effondrés à Gassin, ensevelissant plusieurs dizaines d'orpailleurs. Aujourd'hui, les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers survivants, selon un habitant de la commune, tandis que les blessés ont été transportés vers Tougouri ou Kaya.
La cause de l'effondrement reste encore incertaine, mais ces accidents sont monnaie courante dans le secteur. " Les mineurs utilisent des moyens archaïques pour descendre dans des trous qui excèdent parfois les 100 mètres de profondeur ", explique Eric Nadembega, secrétaire général du syndicat des mines et carrières du Burkina. " Le secteur de l'orpaillage n'est pas réglementé, les mineurs creusent comme ils peuvent, les uns à côté des autres ", poursuit-il.
À Gassin comme dans tant d'autres sites, des kilomètres de galeries sont soutenus par des charpentes de fortunes.
Le sous-sol de la province de Namentenga est très riche en or. Le groupe russe Nordgold, y exploitait notamment la mine de la Taparko jusqu'à sa fermeture en avril, à cause de l'insécurité. Le départ de cet industriel a notamment libéré du terrain aux orpailleurs qui seraient aujourd'hui près de 3 000 dans la région.
Le secteur de l'orpaillage, qui souffre d'un manque de réglementation et subit de surcroît, l'insécurité. Car la " situation d'insécurité " dû à la menace terroriste " complexifie " la sécurisation de l'orpaillage, selon Adama Soro, président de la Chambre des mines du Burkina Faso.
Depuis 2010, il y a un arrêté qui interdit les activités d'orpaillage en saison hivernale. Et même cette année, le gouvernement avait lancé officiellement la suspension des opérations d'orpaillage le 16 juin dernier. Pourquoi malgré tout ça, on continue à avoir des incidents ? Selon les statistiques de 2018, on parle 600 à 800 sites actifs qui brassent de 2 à 3 millions de personnes. C'est vrai qu'on peut comprendre qu'il y ait une certaine difficulté à encadrer tout cela en termes de moyens : même si la volonté y est, c'est l'ampleur de la tâche qui rend son encadrement difficile. Mais il va falloir prendre le taureau par les cornes, d'autant plus que dans la situation d'insécurité que nous vivons, ce problème se complexifie. On voit de plus en plus d'orpailleurs qui étaient déjà dans les zones du Sahel ou le Nord, qui sont aujourd'hui en proie à des regains d'activités terroristes, ce qui créé une tension supplémentaire sur les terres disponibles.
"Il y a une difficulté à encadrer" l'orpaillage "d'autant plus dans la situation d'insécurité" actuelle, selon le président de la Chambre des mines du Burkina