Madagascar: Christine Razanamahasoa - " La séparation des pouvoirs devrait être respectée "

Les députés se sont fait remonter les bretelles par la présidente de l'Assemblée nationale, hier. Des sanctions exemplaires sont néanmoins attendues contre certains élus de la Chambre basse durant cette session ordinaire.

Incisive ! Durant moins d'une heure, la présidente de l'Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, a, en effet, fait le tour des événements qui ont marqué la période intersession. Bien qu'elle ait entamé son discours par l'énumération de toutes les réalisations de son institution, celle-ci a fait allusion à une interpellation tranchante concernant les députés qui étaient cités dans des affaires qui ont fait la Une des tabloïdes ces dernières semaines.

" Nous faisons les lois, et nous devrons être des modèles quand il s'agit de respecter la loi ", a tonné la numéro Un de la Chambre basse devant une audience composée du Premier ministre Christian Ntsay, de quelques membres du gouvernement, des chefs d'institutions, du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), du président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et d'autres organes constitutionnels, mais surtout des députés dont certains ont encore semblé manquer à l'appel.

Scrutée de près par les observateurs, cette session ordinaire d'octobre est l'occasion pour le Bureau permanent, dirigé par l'ancienne ministre de la Justice, de retrouver sa crédibilité en prenant des décisions à la hauteur des faits, même si on chuchote de partout qu'il y a un monde entre les paroles et les actions. Un no man's land peuplé par des élus qui se conduisent comme de véritables intouchables. Néanmoins, l'élue d'Ambatofinandrahana a soutenu que " l'immunité ne devrait pas servir à se protéger des abus des dérives que certains députés effectuent ". Et de continuer qu' " il faut respecter la séparation des pouvoirs et que les députés ne marchent pas sur la plate-bande de l'Exécutif et vice-versa ".

%

Déstabilisation

La question de l'insécurité figurait également parmi les sujets que la présidente de l'Hémicycle de Tsimbazaza a abordés lors de son discours d'ouverture,, hier. Elle a déploré la recrudescence de ce fléau dans certaines régions de la Grande île et la série de kidnappings dont sont surtout victimes les albinos. Christine Razanamahasoa craint qu'il s'agisse d'un acte de déstabilisation. Elle a d'ailleurs indiqué que l'Assemblée nationale suit de près l'affaire d'Ikongo et qu'une demande d'enquête parlementaire a déjà été déposée et sera discutée durant cette session.

Tourne le dos

La matinée d'hier était aussi l'occasion pour Christine Razanamahasoa de se prononcer sur l'initiative de certains partis de l'opposition, avec le soutien des organisations de la société civile et une partie de la Communauté internationale, d'organiser une concertation nationale pour mieux préparer les élections. " Une telle démarche se fait dans un pays où il y a une crise politique, ce qui n'est pas le cas de Madagascar ", a-t-elle ajouté. Une manière pour elle de tourner le dos à cette initiative. Elle a, en effet, invité tous les partis à se préparer pour les futures élections tout en félicitant la Céni sur les efforts déjà fournis et ce qu'elle entreprend afin d'avoir des élections crédibles et acceptées par tous.

Les locataires de Tsimbazaza disposent encore de 59 jours pour mettre sur la table de discussion ces différents sujets et leur agenda devrait être chargé s'ils ne vont pas, une fois de plus, s'illustrer par leur absentéisme. Une situation que l'ancienne ministre de Justice n'a pas manqué de signaler en invitant ses pairs à respecter le règlement interne de l'Assemblée nationale.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.