Madagascar: Herimanana Razafimahefa - Une stratégie de reforestation dans les aires protégées incendiées

Un incendie criminel est une forme de déstabilisation. C'est en ces termes que le président du Sénat Herimanana Razafimahefa a condamné les actes malintentionnés perpétrés par les pyromanes dans les aires protégées, lors de l'ouverture officielle de la 2e session parlementaire ordinaire, hier au Palais de Verre à Anosikely.

" Les feux de brousse existent depuis belle lurette pour permettre les pâtures aux bétails ou les cultures sur brûlis. Actuellement, les feux touchent les aires protégées alors que les sources d'eau utilisées pour l'agriculture et pour la consommation humaine dépendent de leur préservation. Le développement du tourisme n'est pas en reste. Face à cette déclaration de guerre des pyromanes, nous allons entamer dès cette année une stratégie de reforestation dans les aires protégées incendiées, et ce, en partenariat avec le ministère de l'Environnement et du Développement durable, tout en mobilisant les Collectivités locales décentralisées ", a annoncé ce président de l'Institution.

Contrôles efficaces

Ainsi, " les commandes sont déjà réalisées pour reboiser des espèces de plantes autochtones ayant des valeurs économiques importantes ou des vertus médicinales. Il s'agit entre autres, des Paulownia Fortunei qui sont des espèces résistantes à l'incendie. C'est un arbre à croissance rapide dont les feuilles servent à produire des engrais et du bois pour la construction de meubles. En outre, nous allons planter autant que possible l'Acacia Leptocarpa servant de clôture et ayant une bonne résistance au feu. Le reboisement des espèces de plantes médicinales qui ont été très prisées pour contenir la pandémie de Covid-19 dans le pays, pour ne citer que le " Ravintsara " en vue de contribuer à la reforestation de nos aires protégées, n'est pas en reste. Ses vertus sont même reconnues au niveau mondial.

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Le reboisement des espèces d'Eucalyptus Citriodora ou " Veromanitra " ainsi que l'Eucalyptus Cinerea ou " Kininimpotsy ", sera en même temps vulgarisé à outrance. Ces variétés de plantes sont très exploitées. Parlant des espèces à haute valeur économique, nous allons promouvoir la plantation de " Hazomena " ayant la même variété que le palissandre, et qui peut être exportable. Il en est de même pour l'espèce de plante Acacia Mangium. On peut l'exploiter et l'exporter après cinq ans de croissance. Ce grand projet sera mené dans toutes les 23 régions de l'île, et ce, en collaboration avec les différents partenaires techniques et financiers et les Ambassades ainsi que les CTD. Ces dernières sont aussi sollicitées à travailler avec les forces de l'ordre pour les contrôles efficaces des surfaces reboisées ", a exposé le président Herimanana Razafimahefa.

Avenir prometteur

Il faut savoir que le projet de reforestation à grande échelle mené par le Sénat depuis février avance bien. Plus de 30 000 plants dont la plupart sont autochtones, ont été mis en terre sur plus d'une quarantaine d'hectares dans la commune rurale de Tsaramasoandro, et ce, grâce au partenariat avec différentes ambassades étrangères à Madagascar. La participation du secteur privé, notamment le groupe STOI en matière de fourniture d'engrais, n'est pas non plus négligeable.

" Nous allons poursuivre nos engagements dans ce domaine pour la prochaine campagne de reboisement tout en servant de modèle aux CTD ", a-t-il évoqué. Dans le cadre de la diplomatie parlementaire, le Sénat tisse également des partenariats avec des ambassades comme celle de la Turquie pour développer ce projet de reforestation à grande échelle. " Des techniciens turcs viendront bientôt pour ce faire, avec la collaboration du ministère en charge de l'Environnement et du Développement durable ", a-t-il enchaîné.

Par ailleurs, " on peut espérer un avenir prometteur pour Madagascar même si le pays n'est pas épargné par les différentes crises au niveau mondial ", d'après toujours le président du Sénat Herimanana Razafimahefa. En effet, " suite au passage des grandes entreprises comme QMM, Ambatovy et Madagascar Oil au Sénat, elles ont déclaré qu'elles vont réinvestir pour augmenter leur capacité de production dans le but de satisfaire la demande croissante mondiale. À titre d'illustration, d'ici 2030, l'Europe n'utilisera plus que des voitures électriques fonctionnant à batterie qui est conçue par l'exploitation de nickel et de cobalt. Les prix de ces matières premières très recherchées sur le marché international ont augmenté. En outre, l'huile lourde de Tsimiroro est désormais exploitée par les grandes industries à Antsirabe et bientôt par la JIRAMA. Elle est également très prisée par les industries ainsi que les bateaux sur le plan international. Madagascar fait maintenant partie des pays pétroliers. À part cela, les bailleurs de fonds ont reconnu les efforts menés par l'Etat sur plusieurs domaines. Raison de l'allocation de nombreux financements pour le pays ", a conclu le président Herimanana Razafimahefa.

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