Congo-Kinshasa: Un pas pour l'amélioration du social des congolais - Didier Mumengi présente la militarisation de l'agriculture comme réponse efficace contre l'insécurité alimentaire

La lutte contre la faim en RD Congo passe, d'une manière ou d'une autre, à la contribution de chaque citoyen. L'ayant compris, l'honorable Didier Mumengi préconise la militarisation de l'agriculture. Pour lui, cette piste reste l'unique qui puisse permettre de maitriser le besoin accru des congolais d'avoir en permanence de quoi se nourrir, vu la fertilité et l'étendue du sol congolais.

Au cours d'une conférence organisée au Centre Wallonie Bruxelles, lundi 17 octobre 2022, en marge de la Journée internationale de la lutte contre la pauvreté, il a appelé les autorités à accorder de l'importance à sa proposition le plus vite possible pour sécuriser alimentairement les congolais. " Le premier de droit de l'homme c'est le droit de manger à sa faim. Et la mission de cette force agricole militaire est de vaincre dans le meilleur délai l'insécurité alimentaire dans notre pays ", a-t-il affirmé.

" Nous devons commencer par refuser en colère le génocide silencieux de la faim parce que nous avons 80 millions de terre arables et 45 pourcents de toutes les réserves d'eaux douces d'Afrique... Dans les eaux nationales du Congo, il y a 700 mille tonnes de potentialités et notre terre peut héberger l'élevage de 40 millions de têtes du gros de bétail. On ne peut pas accepter que ces terres puissent assister sans révolter au génocide silencieux de la faim. On va commencer par décréter l'état d'urgence agricole pour que l'agriculture devienne la première activité du pays pour que nous devenions une République agricole... La militarisation ne veut pas dire prendre les militaires et les maitres dans l'activité agricole, non.

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Militariser l'agriculture, c'est à dire créer un corps, un corps martial qu'on appelle force agricole militaire. Ce corps-là fera de l'agriculture une activité militaire parce qu'il faut donner un rythme accéléré à la tête de l'autosuffisance alimentaire dans notre pays. On ne peut pas attendre. Nous devons rattraper tous les retards que nous avons accumulés depuis 1960 ". En termes des chiffres, le sénateur Didier Mumengi a fait savoir que par le passé, le pays possédait près de 3 millions d'hectares de terrains agricoles répartis entre 135.000 " fermettes " en région forestière et 250.000 " fermettes " en région de savane. La RDC a exporté plus de 8.500 tonnes de riz en 1950, dont près de 1.500 tonnes à destination de la Belgique. En 1947, 340.000 têtes de bovins ont produit 4.400 tonnes de lait, 75 tonnes de beurre et 15 tonnes de fromage, a-t-il rappelé dans son exposé.

" En 1959, le Congo a produit 1.500.000 tonnes de farine de manioc, ce qui le classait jusqu'à cette date, parmi les dix premiers pays producteurs mondiaux de manioc. Il a aussi produit 1.590.000 tonnes de bananes, 560.000 tonnes de maïs, 250.000 tonnes de paddy (Riz non décortiqué), 15.000 tonnes de caoutchouc, 1.500 tonnes d'écorces de quinquina, 30.000 tonnes de sucre, 39.000 tonnes de production globale de café (robusta et arabica), 143.000 tonnes de coton- graine... Le Congo a exporté 297 tonnes de miel en 1947... En 1948, les cultures d'exportation représentaient 48% de la valeur totale des exportations. En 1953, par exemple, le Congo assurait 20% des importations totales belges des produits agricoles, dont 96% des importations belges d'huile de palme, 97% des noix de palme, 41% du caoutchouc, 15% du coton, 12% du café et 11% pour le cacao ", a-t-il révélé. Une manière pour lui de rappeler aux décideurs que l'urgence s'impose pour que le sol prenne sa revanche sur le sous-sol.

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