Congo-Brazzaville: Kongo central - Un conflit communautaire latent dans le territoire de Mbanza-Ngungu

Il règne depuis un certain temps un climat délétère dans le Kongo central, précisément dans le territoire de Mbanza-Ngungu où tout un village a été vendu à un tiers, provoquant le déguerpissement des habitants obligés d'aller voir ailleurs. Une situation qui n'est pas sans conséquence, puisqu'elle contribue à l'exacerbation des conflits communautaires fragilisant ainsi l'unité et la cohésion sociale que continuent de prôner le chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Au village Kimbongo, dans le secteur de Boko, territoire de Mbanza-Ngungu, plusieurs habitants sont sans abri à la suite d'une décision judiciaire ayant abouti à leur délogement après l'achat de tout leur village par un tiers, apprend-on de la cellule de communication de la présidence de la République.

Ainsi donc, plus de soixante personnes et près de trois mille ménages vivant dans les villages environnants n'ont plus accès à leurs champs. Selon des sources sur place, 90 hectares de terres que comprennent le village Kimbongo et ses vestiges ont été achetés par une tierce personne. Une situation qui résulterait d'un conflit foncier qui, jadis, opposait deux familles habitant ce village.

C'est après le procès que la partie gagnante a vendu ses terres et les villageois ont été surpris par une équipe judiciaire, venue exécuter la décision de délogement prise par le tribunal de Grande instance de Mbanza-Ngungu. Les villageois, cités par les mêmes sources, se plaignent de leur sort parce qu'obligés de squatter les rues, sans domicile fixe. L'acheteur, dont l'identité n'est pas encore révélée, disposait de bus et de motos dans lesquels il les aurait embarqués jusqu'au siège du secteur de Boko. Parmi eux, se trouvaient des enfants et des personnes du troisième âge ayant vécu dans ce village toute leur vie.

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Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 14 octobre, le chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, sur un ton ferme, a rappelé son intransigeance quant au phénomène des conflits communautaires, quelle qu'en soit la nature et l'origine. Le président de la République a été saisi des conflits fonciers nés de l'application des décisions judiciaires et administratives qui se sont soldées par le déguerpissement de la population locale de ses villages, ainsi que par des actes de violence déplorables tels que la destruction méchante des habitations et, plus grave encore, la profanation des cimetières dans le territoire de Mbanza-Ngungu.

Le garant de la nation a souligné le caractère inadmissible de l'usage des pratiques illégales, frisant le banditisme dans les transactions foncières en milieu coutumier dans certains cas avec la complicité des autorités judiciaires et politico-administratives qui viennent perturber durablement la paix sociale au sein d'une même communauté locale. En dépossédant ainsi les paysans de leurs terres, il est porté atteinte à leurs droits socioéconomiques, a-t-il indiqué.

Aussi a-t-il chargé le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumières et la ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des sceaux ainsi que le gouverneur de la province du Kongo central de prendre des mesures nécessaires pour faire toute la lumière sur ces faits.

Le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, a aussi été instruit d'établir les dysfonctionnements éventuels dans le chef des autorités judiciaires et politico-administratives afin de cesser ces pratiques et de rétablir l'ordre public dans le respect des lois de la République.

Partant de cette situation déplorable, le chef de l'Etat a chargé tous les gouverneurs des provinces d'activer les mécanismes de prévention des conflits communautaires afin de prévenir et de favoriser la cohésion provinciale.

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