Afrique: La guerre en Ukraine n'est pas responsable de la pauvreté

Photo d'illustration

Comme l'attestent les chiffres de la Banque mondiale de 2019, plus les années passent, plus le nombre de personnes pauvres en Afrique augmente.

278 millions en 1990, près du double (413 millions de personnes) en 2015, la Banque mondiale estime que d'ici à 2030, l'Afrique comptera 90% du nombre des pauvres dans le monde, auquel il faudra ajouter un écart entre les riches et les pauvres qui ne cesse de se creuser sur le continent. En cause, le manque de régulation des activités génératrices de revenus dans lesquelles sont impliqués les plus pauvres. Un économiste béninois, Honorat Satoguina, déclare : "Nous avons des riches propriétaires des unités de production et les pauvres qui sont utilisés dans ces structures de riches. Mais, il n'y a pas de mécanisme pour réguler la façon dont le minimum de richesses créé est alloué à ceux qui ont effectivement participé à ces richesses".

La guerre en Ukraine, un révélateur

Pour l'instant, comme d'autres parties du monde, l'Afrique pointe du doigt la guerre en Ukraine. La crise des céréales est venue paralyser certaines activités génératrices de revenus. Si cette guerre est évoquée comme étant la raison de l'aggravation de la pauvreté, cela n'est pas ce que pense Sekou Diakité, professeur d'économie à l'Université de Bamako. "Si la guerre en Ukraine est venue, elle a trouvé les problèmes qui étaient déjà là. Il ne faut pas trop s'appesantir sur les problèmes exogènes. Le problème, c'est nos dirigeants. Tant qu'il n'y aura pas de politique réelle de croissance, il n'y aura pas de diminution de la pauvreté", a-t-il souligné. Aujourd'hui, le continent africain connaît plusieurs initiatives de lutte contre la pauvreté, alors qu'il existe des technologies pouvant l'aider à réduire le fléau. Mais, Sekou Diakité constate que l'Afrique n'est toujours pas prête à les mettre à profit.

Il pense qu'il faut que les pays africains "créent suffisamment de valeur ajoutée en créant des usines et des activités de production. Sinon, l'écart continuera de se creuser". De plus, le facteur climatique affecte aussi l'Afrique. Une grande partie de sa population est dépendante de l'agriculture qui, à son tour, dépend du climat, et le changement climatique vient souvent ruiner les efforts de l'agriculteur, par la sécheresse, notamment en Afrique de l'Est, ou les inondations en Afrique centrale.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.