Congo-Brazzaville: Justice - Reprise du procès des présumés assassins de l'ambassadeur italien Luca Attanasio

Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe a repris, le 19 octobre, à la prison militaire de Ndolo, le procès sur l'assassinat de l'ancien ambassadeur de la République d'Italie en République démocratique du Congo (RDC), Luca Attanasio.

Selon radiookapi.net, pour la première audience de reprise, le tribunal - dont la défense a contesté la compétence - n'a pas instruit le fond. Cette défense, souligne-t-on, a également réclamé la mise en liberté provisoire des présumés suspects arrêtés à Goma en début de l'année en cours.

Le ministère public, quant à lui, a indiqué que ces accusés comparaissent pour des préventions relevant de la compétence du tribunal militaire. Il s'agit de meurtre, assassinat, association de malfaiteurs et détention illégale d'armes et munitions de guerre. " Rien ne peut ainsi justifier leur liberté, étant donné la gravité des faits ", a-t-il souligné.

La cour a donc pris la cause en délibéré pour un jugement avant-dire droit, le 26 octobre, en rapport avec deux exceptions soulevées par la défense. Six prévenus, dont un en cavale et jugé par contumace, comparaissent devant ce tribunal et clament leur innocence.

Rappelons que l'ambassadeur italien en RDC, Luca Attanasio, a été tué en février 2021 par balles, après avoir été pris dans une embuscade dans l'Est du pays. Son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Lacovacci, et un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial, Mustapha Milambo, ont également été tués dans cette attaque. Le procès commencé le 12 octobre a été suspendu à la demande des avocats de la défense, qui avaient souhaité prendre connaissance du dossier.

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La liberté provisoire refusée à deux colonels

Dans un autre chapitre judiciaire, la Cour militaire du Nord-Kivu a poursuivi, le même jour à Goma, le procès contre deux colonels de l'armée accusés d'avoir occasionné la chute de la cité frontalière de Bunagana, en juin dernier. Leur demande de liberté provisoire a été rejetée. Ces deux officiers de l'armée, rappelle la radio onusienne, sont poursuivis pour leur rôle joué dans la région de Tchengerero, Gasizi et Bunagana, alors qu'ils commandaient les régiments 3412e et le 3307e, dans les opérations contre le mouvement terroriste M23.

La cour a prononcé un arrêt avant dire droit, rejetant ainsi la demande de mise en liberté provisoire introduite par la défense. Il a été soulevé comme raison que ces officiers résidant à Nyanzale ne seront pas en mesure de répondre aux audiences à Goma.

La cour a, par ailleurs, été obligée de renvoyer l'affaire au 29 octobre, pour faire citer les témoins, étant donné qu'une dizaine de témoins cités n'était pas présente.

Le commandant du régiment 3412 basé à Bunagana, le colonel Diadia wa Diadia, est poursuivi pour avoir abandonné la troupe dont il avait le commandement sans avoir épuisé les moyens de défense, ce qui a occasionné la chute de cette cité. Son collègue Désiré Lobo Kamuhanda, commandant du régiment 3307, basé à Gasizi, poste avancé des opérations, est poursuivi pour trois chefs d'accusation dont l'abandon des troupes sans combattre, la violation des consignes et du règlement et l'utilisation à ses propres fins d'un montant de 600 000 francs congolais, destiné aux opérations militaires.

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