Quatre ans après l'entrée en vigueur du nouveau code minier en RDC, les acteurs du secteur ont évalué son application à Kinshasa. Sous l'égide de la FEC, la Fédération des entreprises du Congo, acteurs de la société civile, officiels et investisseurs ont planché jeudi sur les gains et les défis, ainsi que sur les voies et moyens d'assainir et de développer davantage l'industrie.
Le code minier de 2018 avait notamment comme effet d'augmenter sensiblement le taux de redevance de certains minerais qualifiés de stratégique comme le cobalt, le lithium ou encore le coltan.
Quatre ans plus tard, les résultats sont mitigés, selon John Kanyoni, vice-président de la Chambre des mines de la Fédération des entreprises du Congo (FEC)." Pour la filière cobaltifère, oui. Nous nous sommes retrouvés dans une situation où effectivement les revenus engrangés sont très élevés. C'est parce que nous avons une situation exceptionnelle. Nous produisons presque 70% du cobalt mondial ".
Si l'évolution de la filière du cobalt est plus que satisfaisante, ce n'est pas le cas du coltan. " Sur la production artisanale, nous sommes les premiers, mais le fait qu'on ait un taux qui est passé à une redevance à 10% fait que la fraude s'est largement développée dans la partie Est du pays au profit des pays voisins ".
Pour tirer profit de l'immense potentiel minier de la RDC, il reste encore plusieurs défis à relever. " Il ne faut pas seulement voir la loi minière. Nous avons un climat des affaires qui est parmi les moins incitatifs. La preuve, c'est que depuis que ce nouveau code a été promulgué, il n'y a aucun nouveau grand opérateur qu'on a eu dans le secteur minier ".
À ces défis s'ajoutent la bonne gouvernance, la parafiscalité, les déficits énergétiques et la problématique du développement des transports vers les zones concernées par l'exploitation minière.