Afrique du Nord: L'Algérie en porte-à-faux avec les décisions du Conseil de sécurité et les résolutions onusiennes

Le rapport du Secrétaire général de l'ONU dévoile les contradictions dans lesquelles se débat désespérément Alger et loue la collaboration du Maroc avec la MINURSO

"Politiquement parlant, le Secrétaire général de l'ONU a souligné l'importance de la solution politique et enterré définitivement l'idée du référendum. Il a pleinement adopté les critères de la solution politique présentée par le Maroc en 2007". C'est avec ces termes que Naoufal Bouamri, avocat et chercheur spécialiste du dossier du Sahara marocain, a commenté le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le Sahara.

Selon lui, l'importance du rapport du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "réside dans le fait qu'il a mis l'accent encore une fois sur la nature régionale du conflit du Sahara, soulignant le rôle de l'Etat algérien dans le dossier, tout en l'accusant de torpiller le travail de Staffan de Mistura (l'envoyé personnel du S.G de l'ONU au Sahara)".

Sur le plan sécuritaire, "le rapport évoque les différentes menaces provenant du territoire algérien en poussant les pantins du polisario à violer l'accord de cessez-le-feu à l'est du mur de défense. Ces violations ont été condamnées par le Secrétaire général dans son rapport, dans lequel il a mis l'accent sur la responsabilité de l'Etat algérien, étant donné que les milices du polisario lancent des attaques depuis le sol algérien, ce qui constitue une menace à la paix et à la sécurité dans la région", a mis en avant Naoufal Bouamri dans une déclaration à Libé.

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Ce spécialiste de ce dossier a également souligné la qualité de la coopération entre les autorités marocaines et la Minurso au Sahara marocain, affirmant qu'Antonio Guterres a tenu à remercier le gouvernement marocain pour sa pleine coopération sur les questions liées à la Covid-19, rapportant que les Forces Armées Royales et le ministère de la Santé ont continué à fournir au personnel militaire et civil de la Minurso les vaccins anti-Covid.

A noter que Guterres a également mis en relief la pleine coopération et la communication continue au niveau stratégique entre la Minurso et les Forces Armées Royales, y compris à travers les nombreuses visites du Commandant de la force de la Minurso et du Commandant de la Force par intérim au quartier général des FAR, entre novembre 2021 et août 2022.

Le Secrétaire général de l'ONU s'est, en outre, félicité de la liberté de mouvement dont jouit la Minurso au Sahara marocain, lui permettant de mettre en œuvre son mandat dans les meilleures conditions opérationnelles possibles.

Il a, par ailleurs, salué l'engagement du Maroc aux côtés de son Représentant spécial, Alexander Ivanko.

Pour sa part, Moussaoui Ajlaoui, chercheur et membre associé à Ames-Center, a affirmé, dans une déclaration à la chaîne de télévision 2M, que le rapport de Guterres a mis à nu les mensonges relayés par le régime algérien et ses relais propagandistes.

A titre d'exemple, Moussaoui Ajlaoui cite le cas de la prétendue attaque contre des camions algériens en novembre 2021. Selon lui, le rapport du Secrétaire général de l'ONU dément la version présentée par le Palais d'El Mauradia accusant les Forces Armées Royales d'avoir bombardé les camions avec des drones sophistiqués.

"Ces camions transportaient, selon le rapport, des carburants, ce qui signifie que le régime algérien envoyait ces camions aux pantins du polisario à l'est du mur de défense. Le Secrétaire général de l'ONU dément la version algérienne, ce qui constitue un camouflet cinglant à la présidence algérienne" souligne notre interlocuteur.

Il y a lieu de rappeler que le 1er novembre 2021, des médias de la junte algérienne ont prétendu que trois ressortissants algériens avaient trouvé la mort dans un bombardement de l'armée marocaine alors qu'ils traversaient la Mauritanie pour rallier l'Algérie. Deux jours plus tard, soit le 3 novembre, c'est la présidence algérienne, sur un ton martial, qui reprend ces fausses accusations dans un communiqué dans lequel elle affirme que ledit bombardement a été effectué "sur la route entre Nouakchott et Ouargla dans le sud de l'Algérie", alors que l'incident a eu lieu dans la région de Bir Lahlou, territoire situé dans la zone tampon, interdite aux militaires comme aux civils.

Par ailleurs, le rapport de Guterres a salué les avancées réalisées par le Maroc en matière de droits humains notamment dans les provinces du Sud du Royaume. Il a notamment mis en avant le rôle du CNDH au niveau de la protection des droits humains au Sahara marocain. "Le CNDH reçoit des plaintes de ceux qui prétendent avoir été victimes d'atteintes aux droits humains, y compris par des séparatistes, ce qui assoit sa crédibilité et démontre qu'il fonctionne selon les principes de Paris (concernant le statut des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l'Homme), indépendamment des positions politiques", a mis en exergue Naoufal Bouamri avant d'ajouter que ledit rapport "ouvre la voie à une résolution de l'ONU soutenant les efforts de Staffan de Mistura, qui sera obligé de travailler conformément aux résolutions du Conseil de sécurité émises depuis 2018 jusqu'à maintenant, et d'adopter l'initiative d'autonomie comme seule solution" au conflit artificiel autour du Sahara marocain.

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