La magistrate MungrooJugurnath n'a pas hésité à évoquer de forts soupçons de cover-up dans son rapport sur la mort toujours non élucidée de Kaya Kistnen. S'il lui était loisible d'ajouter un appendice à ses conclusions, la magistrate aurait sans doute argumenté sur les tentatives de "diversion" depuis.
En effet, au lieu de réagir sur le fond des conclusions de l'enquête judiciaire et de fustiger les carences des institutions de l'État dénoncées vertement par la magistrate, l'on assiste aux pathétiques tentatives des thuriféraires du régime de faire diversion, notamment en mettant en doute l'authenticité du rapport.
Il n'est pas imaginable que le Directeur des poursuites publiques se serait tu, comme il le fait, s'il s'avère que le rapport divulgué est un faux. Dans sa communication, le DPP, lui, ne parle pas de "purported report". Il faudrait d'urgence qu'il confirme, ou non, l'authenticité de ce rapport. Il est le seul à pouvoir le faire.
Il est tout aussi inimaginable que le Premier ministre n'ait pas lu le rapport, comme il le prétend. Si c'est vrai, il serait le plus incompétent et le plus cynique des ministres de l'Intérieur. Il l'a lu, peut-être même, avant les journalistes de Radio Plus. S'il feint l'ignorance, c'est pour ne pas avoir à répondre aux interrogations.
Cela s'appelle une fuite en avant.