Sénégal: A Ngasobil, les armées sénégalaises et françaises testent leurs capacités de réaction

Ngazobil (Mbour) — Près de mille éléments, trois navires et des engins blindés mobilisés pour aider le "pays vert" en proie à une rébellion appuyée par des mercenaires : tel est l'exercice auquel les armées sénégalaises et françaises se prêtent sur la plage de Ngasobil (Mbour, ouest) dans le cadre de manoeuvres entamées mercredi, a constaté l'APS.

les Armées sénégalaises et françaises ont testé sur la plage de Ngasobil leurs capacités de réaction commune dans le cadre d'un exercice dénommé "Xaritoo 2022" (Amitié) organisé depuis mercredi dans le secteur de Ngasobil.

Cet exercice interarmées dénommé "Xaritoo 2022" (Amitié) dont l'objectif est de renforcer l'interopérabilité entre les différentes composantes s'inscrit dans le cadre de la coopération opérationnelle entre le Sénégal et la France.

La Journée VIP organisée ce jeudi sur la plage de Ngasobil a été l'occasion de présenter l'exercice et son déroulement aux autorités militaires et civiles invitées pendant une phase décisive de la manoeuvre.

C'est par une mise en scène du débarquement de trois navires avec des hommes armés et des engins blindés sur la plage de Ngazobil (Mbour) que cette manœuvre interarmées dénommée "Xaritoo 2022" a démarré.

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L'histoire se déroule au "Pays vert" en proie à une rébellion appuyée par des mercenaires "rubis" avec à leur tête "le chef Sokhor", a expliqué le chef d'escadron, Ciré Ndiaye, directeur de l'exercice (DIR-EX).

Ces rebelles ont pris en Otage le Premier ministre du pays. Et les Nations Unies ont sollicité le Sénégal et la France pour mener cette opération conjointe afin de "rétablir l'ordre" dans ce territoire pour éviter les exactions contre les populations.

Pour mener à bien sa mission, la force conjointe a mis en place des "plastrons" sur la plage de Ngazobil et de la station de Joal pour collecter les informations sur le débarquement des troupes alliés des rebelles.

"Ces unités ont été en contact avec les forces alliées et ont été neutralisées. Il s'en est suivi la phase de débarquement de tous les moyens notamment une compagnie sénégalaise d'infanterie, plus les unités françaises avec tous les moyens dont ils disposent et qui entrent dans le cadre de cette opération", a expliqué le directeur de l'exercice.

Cette opération militaire, qui s'est déroulée sans incident, a mobilisé "près de mille" éléments des deux Armées pour une plus grande efficacité dans l'action, s'est félicité le général de division, Philipe Henri Alfred Dia, Inspecteur général des Forces armées sénégalaises.

Il était venu représenter le chef d'état-major général des armées (CEMGA) à cette journée VIP organisée dans le cadre de l'exercice bilatéral franco-sénégalais '"Xaritoo" qui prend fin vendredi.

Cette activité conjointe permet aux deux entités "de mieux se connaître, de tester nos capacités opérationnelles et surtout de voir tous les facteurs qui pourraient limiter interopérabilité entre nos deux armées", a expliqué le général Dia.

Elle milite en faveur d'un renforcement des relations de coopération entre le Sénégal et la France sur le plan sécuritaire mais également faire en sorte que ces deux Armées puissent s'appuyer mutuellement en cas de besoin, a-t-il ajouté.

Selon lui, l'exercice prépare les militaires des deux pays à "la vie réelle" pour qu'ils puissent être en mesure de riposter efficacement devant une situation similaire.

"Toutes nos actions visent à sanctuariser nos pays, donc s'entraîner à ce genre d'opération qui est très complexe dans une organisation [... ]. Souvent on n'a pas des infrastructures qui nous permettent de venir accoster de manière usuelle, il faut profiter de toutes les opportunités qu'offre le terrain pour entrer sur le territoire", a-t-il indiqué.

De son côté, le général Étienne de Peyroux, commandant des Eléments français au Sénégal (EFS), pôle opérationnel de la coopération régionale, estime que "se préparer à tout" était "le meilleur moyen de ne pas être surpris".

"Ces exercices interarmées exigent une grande maturité opérationnelle de la part des deux armées [... ]. Le seul fait d'être capable d'organiser un exercice interarmées ensemble montre qu'il y a un niveau de maturité des deux armées qui est quand même élevé", a magnifié le général Peyroux.

A l'en croire, beaucoup d'armées dans le monde n'ont pas la capacité de faire le "multi-milieux et l'interarmées" qui sont très complexes. Ce que les Armées françaises et sénégalaises ont pu réussir.

"Les facteurs de progrès ne sont pas seulement pour les armées sénégalaises, ils sont aussi pour nous (français). Il y a des choses que l'on maîtrise moins. Il y a le milieu que nos personnels apprennent au contact culturellement de Sénégalais. La façon de travailler mais aussi les conditions météo, le lieu d'application de l'exercice c'est très riche d'enseignements"', a-t-il expliqué.

Le commandant des éléments français au Sénégal (EFS) trouve que cette manœuvre est l'illustration que la France voulait "poursuivre, améliorer sans cesse la coopération avec les armées africaines".

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