Madagascar: Région Androy - Des familles entières ne boivent plus d'eau

L'eau demeure le problème non résolu des populations de la région Androy. À Tsihombe, des familles font abstinence de boire de l'eau... pour survivre.

Alerte. Des familles ne peuvent plus acheter de l'eau. Certaines se privent de boire de l'eau pendant des jours. La situation est dramatique notamment dans le district de Tsihombe, commune de Marovato et d'Anjapaly. En cette période de l'année, l'eau est plus qu'une denrée rare, elle est quasi-inexistante et donc coûte cher. Le bidon de 20 litres s'achète 8 000 ariary dans certains fokontany, 10 000 ariary dans d'autres. " Le mètre cube coûte entre 100 000 et 400 000 ariary alors que la même quantité s'achète 415 ariary auprès de la Jirama à Antananarivo. Je lance un appel aux autorités pour trouver des solutions à court terme " lance la députée élue dans la circonscription de Tsihombe, Masy Goulamaly.

Des familles ne mangent pas car elles n'ont pas d'eau disponible, même en réserve. Celles qui en ont un peu préfèrent garder jusqu'à l'intenable. " Le kere ou la famine se présente pire que l'année dernière vu le contexte dans lequel vivent des milliers d'individus confrontés à la problématique de l'eau " enchaîne- t-elle. Des lobbyings sont organisés auprès des bailleurs de fonds pour que la population ait accès à de l'eau très rapidement. Forage et surpression par panneau solaire, distribution directe d'eau ou désalinisation de l'eau de mer, sont entre autres des solutions envisageables.

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Pipeline

À Ambovombe, l'accès à l'eau est également très difficile. Avisoa Aimée, directrice d'école en plein centre d'Ambovombe, explique: " Cela fait des années que je vis à Ambovombe et je trouve que la situation actuelle de pénurie d'eau est plus extrême que les autres années. La phrase l'eau est la vie tient vraiment tout son sens chez nous car toute vie est impossible sans eau " raconte-t-elle. À Ambovombe, le bidon de 200 litres coûte 10 000 ariary, soit un peu plus que le double de son prix normal. Les chercheurs d'eau parcourent jusqu'à 20 km en charrette pour trouver de l'eau.

Beaucoup attendent la suite de l'histoire de l'approvisionnement d'eau de la ville d'Ambovombe, ainsi qu'une trentaine de fokontany et localités sur le passage du pipeline, depuis le fleuve d'Efaho à proximité de Tolagnaro. Aux dernières nouvelles, des avis d'appel à manifestation d'intérêt " pour des travaux de mobilisation du fleuve Efaho à usage multiple, captage, pompage, énergie, ouvrages en génie civile et canalisation " ont été lancés depuis le mois de décembre de l'année dernière.

Des grands groupes, comme Vinci- Sogea Satom, ont été en bonne position pour décrocher le marché. Mais aucun contrat n'est signé pour l'heure. Le marché a failli se faire de gré à gré et attribué à un opérateur à la fois parlementaire dans le grand sud. Les Chinois qui ont construit le stade Barea étaient également en lice mais le processus a été " suspendu ".

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