Afrique: Coisseul Africa Business Forum - Madagascar déroule le tapis rouge aux investisseurs

Le mot est clair pour la délégation malgache ayant pris part au forum d'investissement de Casablanca. Avec le président de la République en tête de proue, l'objectif est de convaincre les investisseurs à venir à Madagascar.

"Sachez que vous êtes les bienvenus à Madagascar". Des mots adressés par Andry Rajoelina, président de la République, aux quelques sept cents participants du Choiseul Africa business forum, issus d'une cinquantaine de pays.

Avec Andry Rajoelina, invité d'honneur de l'événement, comme VRP de luxe, l'objectif de la délégation malgache présente à Casablanca, au Maroc, est clair et simple. Capitaliser l'événement pour séduire et convaincre le maximum d'investisseurs possibles à venir à Madagascar. De prime abord, ceux qui ont écouté le discours d'ouverture du forum d'investissement prononcé par le locataire d'Iavoloha, et ceux qui ont rempli à ras-bord la salle de conférence où s'est tenu le panel "Invest in Madagascar", en sont sortis conquis.

"La participation de Mada-gascar témoigne de notre volonté, mais surtout de la conviction de l'État malgache de croire en l'importance du partenariat public-privé qui est le socle de tout développement économique efficace. (... ) La Grande île est une terre d'accueil hospitalière et amicale. Notre population est pacifique, volontaire et dynamique. Madagascar est résolument décidé à prendre part à l'essor panafricain et émerger comme un territoire d'opportunités d'affaires à forte croissance et d'investissement".

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Avec ces phrases, le locataire d'Iavoloha, annonçant la couleur à l'assistance, surtout les acteurs du secteur privé. Il ajoute que l'État est disposé à accompagner la mise en œuvre de projets dans un climat d'affaires propice. "Je formule le vœu que Madagascar fasse partie de vos projets et soit le témoin de vos plus belles réussites", déclame-t-il alors.

Le potentiel de la Grande île en matière d'investissement, avec un vivier de ressources humaines "dynamiques, compétentes et ayant une facilité d'apprentissage", a été souligné hier. La politique d'industrialisation pour booster le développement du pays est le principal argument mis en avant par le Président, dans son discours. Un point où les efforts étati-ques sont loués par l'Organisa-tion des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), comme il l'a rappelé.

"Toutefois, même si beaucoup a été fait, les défis sont encore grands (... ) et le rôle des partenaires privés est central pour atteindre nos objectifs d'augmentation de la production alimentaire et la productivité locale à Madagascar", déclare Andry Rajoelina.

Opportunités

Comme exemple de la réussite du partenariat public-privé pour l'industrialisation du pays, le président de la République parle de l'implantation d'une usine sucrière qui permettra d'atteindre l'autosuffisance de la Grande île, d'ici 2024. Outre l'autosuffisance alimentaire, Madagascar table aussi sur l'agri-business pour redevenir le grenier à riz de l'océan Indien et lorgne sur le marché africain. "Faire de la crise et des difficultés une opportunité", a justement été souligné durant le forum d'inves- tissement de Casablanca.

Dans une conjoncture post-crise sanitaire, aggravée par la guerre en Ukraine, où les principaux exportateurs de denrées alimentaires en Afrique comme l'Inde et l'Argentine ont décidé de réduire considérablement leur exportation. Le potentiel de Madagascar a ainsi été mis en avant. "Mada-gascar comprend aujourd'hui, 8 millions d'hectares de terres arables. Ce n'est donc pas l'espace qui manque", affirme le locataire d'Iavoloha.

"La qualité, la compétence et l'aisance d'apprentissage des Malgaches", soulignés au forum d'investissement d'hier, offrent aussi une possibilité de diversifier les secteurs d'investissement. Le tourisme, l'industrie digitale, le textile et même l'industrie du luxe sont des domaines qui ont été mis au-devant de la scène comme exemple. Il y a aussi le potentiel de son sous-sol. La mise en place des infrastructures pour lancer l'essor industriel de Madagascar a également été soulignée par Andry Rajoelina dans son allocution.

Les projets publics sont autant d'opportunités d'investissement pour le secteur privé, dans le cadre du partenariat public-privé, à entendre le chef de l'État. Il y a le défi de l'indépendance énergétique, à base d'énergie renouvelable. Dans ce sens, il affirme que Madagascar atteindra 652 mégawatts d'électricité supplémentaire d'ici 2027. Il ajoute, "nous devons développer de nouvelles infrastructures énergétiques en favorisant les énergies renouvelables, notamment les parcs solaires, l'hydroélectrique et le biogaz".

Pareillement dans le domaine des infrastructures routières, le réseau ferroviaire, les ports et aéroports. "Notre objectif est de construire entre 6 800 et 10 000 kilomètres de routes (... ) en six ans", cite comme exemple, le président de la République. Un défi qui ne pourra être atteint qu'avec la collaboration entre l'Etat et les investisseurs privés à l'entendre. L'appel aux investisseurs étrangers lancés à Casablanca est large. Dans son discours, Andry Rajoelina a aussi mis l'accent sur le potentiel d'une coopération panafricaine. Ce qui cadre avec l'esprit de ce forum d'investissement, justement.

"L'Afrique est au centre de l'économie mondiale. (... ) L'Afrique est un grand continent, imposant et riche", soutient le locataire d'Iavoloha. Il ajoute, "l'Afrique et l'océan Indien, constituent une plateforme de coopération idéale pour relever, ensemble, les défis qui nous attendent. Fluidifier les échanges régionaux et continentaux en misant sur notre proximité géographique et affinités culturelles. Miser sur ce qui nous rassemble et non ce qui nous éloigne".

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