Madagascar: Reprise - Le Salon de l'Habitat cherche sa zone de confort

Une première journée qui a déjà connu un succès d'estime par la qualité des exposants. Le Salon international de l'Habitat ouvert hier à la Zone d'exposition Forello de Tanjombato part sur de bonnes bases.

Un véritable tour de force. Il est réussi par l'Agence Première Ligne, celui de réunir sous un même toit, à la Zone d'exposition Forello de Tanjombato, les principaux acteurs du logement et de l'Habitat. Un satisfecit affiché par Nicolas Martin, président du Salon international de l'Habitat SIH. " Cette année, le Salon affiche complet avec cent cinquante participants qui représentent l'ensemble des métiers liés au monde de l'Habitat. Allant des grosses œuvres à la décoration et l'équipement ", exprime-t-il.

Il semble que les opérateurs de ce secteur ont voulu laisser derrière eux les séquelles de la crise sanitaire pour se projeter vers l'avenir. Un constat partagé par Gérard Andriamanohisoa, secrétaire d'État chargé des nouvelles villes et de l'Habitat. " Cette vingt- quatrième édition du SIH atteste que les secteurs de l'Habitat et du logement se relèvent des conséquences économiques et financières de la propagation du coronavirus à l'échelle mondiale. Comme on dit quand le bâtiment va, tout va, je pense que ce SIH le démontre. Nous avons ici non seulement les constructeurs mais aussi les décorateurs intérieurs et extérieurs ".

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Quand bien même, Gérard Andriamanohisoa admet que " la Covid-19 a fissuré l'édifice du bâtiment et des travaux publics, BTP. En 2019, le secteur a connu une croissance de 10%. Il a chuté avec fracas de 9% durant et après les vagues du coronavirus ". Il veut être toutefois confiant sur la résilience du secteur en indiquant " qu'il remonte actuellement la pente avec un taux de croissance de 3.8% "

Il est d'avis que les nombreux projets d'infrastructures du gouvernement dynamiseront le secteur qui devrait peser 6.2% du produit intérieur brut (PIB) en 2022. Des professionnels du BTP toujours plombés par la flambée des prix des matériaux ne partagent pas cette prévision optimiste. Gérard Andriamanohisoa met un accent dans son allocution que les prix des matériaux de construction pour la plupart importés ont triplé.

Des contours flous

Aussi, des appréhensions subsistent. " Si la hausse des prix des matériaux de construction sur le marché international a connu quelques répits, le problème généré par le cout du fret avec le prix du carburant se s'atténue pas ", se plaint le responsable d'une compagnie de construction, croisé dans les coulisses du SIH. Ces entreprises affirment souffrir des contrats à prix fixe qui ne les permettent pas de répercuter les surcouts liés à l'inflation sur les factures. " La facture doit correspondre au devis établi, peu importe les fluctuations des prix dans l'intervalle de la signature de l'accord cadre à la réalisation des travaux. Seuls les contrats avec les bailleurs de fonds prennent en compte les variations de ces prix ", poursuit notre interlocuteur. Dans la foulée, il précise " que le secteur est toujours dynamique. Les clients sont là. Beaucoup s'informent mais finalement peu signent " déplore-t-il.

Outre le cout du fret, la congestion du port de Toamasina nourrit aussi la hausse des prix, glisse un vendeur de matériaux de construction. " Nous sommes entourés par des contours flous. C'est le cas du secteur BTP dans le monde " se résigne-t-il.

Gérard Andriamanohisoa revient avec des arguments en béton " cette manifestation économique cadre avec les orientations globales adoptées par l'État pour faciliter l'accès au logement décent. L'État joue les rôles de facilitateur et de catalyseur et crée un écosystème propice aux initiatives privées car les demandes ne cessent de croître ". Selon les statistiques qu'il a dévoilées. " Rien que dans la capitale, un besoin de 700 000 unités a été identifié. La moitié des habitants sont des locataires. Et 70% des constructions ne respectent pas les normes techniques requises. L'offre des quarante mille logements envisagé ne couvre pas ces demandes " a-t-il avoué.

L'État investit dans la construction des Trano Mora, met à la disposition des promoteurs immobiliers, particuliers ou entreprises, des terrains viabilisés, et cherche des partenaires financiers pour les ventes-locations. Les actions du gouvernement s'étendent dans plusieurs régions. Des lotissements aménagés vont être mis à disposition la semaine prochaine du côté de Tsiafahy. Déjà un chantier de grande envergure.

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