Congo-Kinshasa: Leadership national congolais de progrès - Poursuite des troubles à l'Est et Persistance de la Tension pendant la Transition

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Le Gouvernement de transition de la RDC a travaillé de 2003 à 2006. Il s'agit d'un gouvernement d'union nationale établi à la suite du Dialogue Intercongolais. Il était chargé de l'établissement d'une transition démocratique dans le pays. Ses principaux objectifs étaient la restauration de la paix dans l'est du pays, et l'organisation des élections législatives prévues pour le 30 juin 2005 au plus tard, mais désormais reportées une première fois le 30 juin 2006, et finalement le 30 juillet 2006. Le gouvernement était dirigé par le président de la République et quatre vice-présidents. Ceux-ci étaient :

Les trois principaux groupes des belligérants (PPRD au pouvoir, RCD/Goma et MLC), sur lesquels étaient greffés quelques minuscules et obscurs partis politiques, se sont retrouvés au pouvoir et se sont partagé les différents postes ministériels.

Le Dr Étienne Tshisekedi (Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS), le Principal Opposant historique, qui était le Principal Acteur politique congolais à avoir lutté sur le plan interne et externe pour exiger la fin des hostilités militaires et la tenue du Dialogue intercongolais pour l'instauration d'un Nouvel Ordre Politique, fut écarté de la Transition.

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Poursuite des troubles dans l'Est du Pays

Le Gouvernement de Transition a été mis en place le 30 juin 2003.

  • Dans le courant du mois de septembre 2003, une présence renforcée de la Monuc s'est établie dans la " zone démilitarisée de Bunia " pour pacifier la région, secouée par les rivalités entre les ethnies Hema et Lendu.
  • Bien que la région reste instable, l'opération permit un relatif retour au calme.
  • En septembre 2004, entre 20 000 et 150 000 personnes ont dû fuir le Kivu oriental, devant l'avance des troupes gouvernementales.
  • Le 11 octobre 2004, le Conseil de Sécurité des Nations Unies décida de déployer 5 900 soldats de plus pour sa mission au Congo (MONUC), bien que le Secrétaire-Général Kofi Annan ait fait une requête de 12 000 hommes.
  • Au cours de cette période, l'International Rescue Committee rapporta que le conflit tuait 1000 personnes par jour alors que la communauté internationale restait indifférente. Comparée à la guerre en Irak, il établit que durant 2004, l'Irak reçut l'équivalent de 138 USD par personne, pendant que le Congo ne recevait que 3 USD par personne.

Persistance de la tension

  • À la mi-décembre 2004, nombreux rapports établissaient que des troupes rwandaises avaient franchi la frontière. Le chef de la MONUC, M'Hand Djalouzi, commenta les rapports en disant, le 1er décembre 2004 : " ces infiltrations n'ont rien de neuf, mais il s'agit d'autre choses, qui ressemble à une invasion ". Il demeura peu clair pour affirmer si les militaires rwandais occupaient le territoire ou menaient des opérations ponctuelles. Les Nations Unies ont promis d'enquêter.
  • Le 16 décembre 2004, la BBC rapporta que 20 000 civils avaient fui les combats dans la ville de Kanyabayonga dans le Nord-Kivu, à 160 kilomètres de Goma. Les forces anti-gouvernementales, conduites par le capitaine Kabakuli Kennedy, qui déclara combattre pour défendre les Banyamulenges, avait évincé les troupes loyalistes, tenant la ville et les montagnes environnantes. Le gouvernement envoya une commission pour enquêter et accusa le Rwanda de fomenter une nouvelle rébellion. Le Rwanda a démenti son implication dans les combats.
  • Le 17 décembre 2004, l'International Crisis Group publia un rapport avertissant que l'intervention du Rwanda pourrait ruiner les progrès fait depuis deux ans dans les pourparlers pour la paix. Le rapport rappela que les deux guerres précédentes avaient débuté en des circonstances similaires à celles existantes à ce moment-là au Kivu, et qu'une autre guerre dans la région était possible si des efforts diplomatiques n'étaient pas entrepris.
  • Le 20 décembre 2004, l'Union pour la République proposa officiellement au gouvernement " 1+4 " de mettre à la disposition de la République sa branche armée à la suite du massacre de Gatumba du 13 août 2004 et de l'agression militaire de décembre 2004 par des troupes rwandaises du général Kagame à l'Est du Congo au Kivu. Le gouvernement 1+4 ne réagit pas et laissa cette proposition sans suite depuis lors.
  • Le 25 janvier 2005, les Nations Unies rapportèrent que l'Ouganda et le Rwanda continuaient à armer des groupes d'insurgés dans le Congo oriental, en violation de l'embargo en vigueur dans la région. Les deux pays nièrent de telles pratiques, et le porte-parole de l'UPDF rétorqua que la MONUC était inutile et devrait être démantelée.
  • Pendant ce temps, une rencontre des dirigeants africains à Abuja décida d'envoyer plus de troupes de maintien de la paix en RDC et de tâcher de désarmer les forces hutues, facteurs récurrents de tension dans le pays.
  • En réponse, un porte-parole des FDLR déclara, le 2 février 2005, que le FDLR résisterait avec force à toute tentative de désarmement.
  • Le Gouvernement de transition, étant composé des chefs de guerres des milices responsables de la deuxième guerre du Congo, a échoué dans l'accomplissement de ses missions fondamentales :
  • L'unification de l'armée nationale : le gouvernement a échoué pour n'avoir pas intégré l'armée nationale et avoir refusé d'y intégrer les anciennes forces armées zaïroises ;
  • L'intégration des milices du MLC et du RCD dans l'armée nationale : toutes les factions lors de la deuxième guerre du Congo ont continué d'entretenir leur milice respective et ont refusé de les intégrer dans l'armée nationale ;
  • L'organisation des élections avant le 30 juin 2006 au plus tard : les élections n'ont pas eu lieu avant le 30 juin 2006 (report au 30 juillet 2006).
  • En conséquence, la MONUC devait obtenir, au cours des années de la Transition, plusieurs augmentations de ses effectifs, pour finalement devenir la plus importante mission de l'ONU déployée dans le Monde afin de faire face à la dégradation de la situation sécuritaire des populations.
  • La mission de la MONUC était devenue également de plus en plus compliquée en raison de différents scandales qui la concernaient (corruption, marché noir, scandales sexuels... ).
  • Elle devait se faire appuyer à partir de mai 2006 à Kinshasa par des troupes de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) afin de sécuriser le processus des élections.
  • De nombreux scandales de corruption, de malversations, de détournements de fonds, d'accusation de pillages des ressources naturelles... ont éclaté au grand jour durant la 1re moitié de 2006.
  • À partir d'avril 2006, la situation s'est dégradée et les institutions internationales (Banque Mondiale, FMI) ont cessé d'appuyer le Gouvernement de Transition.
  • Il fallait attendre la mi-2006 pour assister au premier transfert d'un criminel de guerre de Kinshasa à La Haye, Thomas Lubanga (chef de la milice Union des patriotes congolais), afin de le faire comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI).
  • A partir de la mi-juillet 2006, les observateurs de la Fondation Carter et la Monuc dénoncèrent des irrégularités dans la préparation des scrutins du 30 juillet 2006. Le 20 juillet 2006, l'église catholique - au travers de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) - dénonça des " irrégularités constatées " dans la préparation des scrutins du 30 juillet 2006 et menaça de ne pas reconnaître la validité des élections si ces irrégularités n'étaient pas corrigées. La Cenco appela aussi les forces de l'ordre à la " neutralité " et les autorités à la " neutralisation " des combattants issus de différentes factions belligérantes pendant la deuxième guerre du Congo en RDC (1998-2003) qui n'avaient pas encore été intégrés aux nouvelles brigades de l'armée nationale, en pleine restructuration.
  • L'élection présidentielle tant attendue par la population et devant mettre un terme au gouvernement de transition a finalement lieu en juillet 2006 : Joseph Kabila, opposé à Jean-Pierre Bemba au second tour, fut déclaré " vainqueur " au second tour.

La fin de la Transition a été caractérisée par plusieurs faits marquants, notamment :

  • La prise de position tranchée de l'opposition politique et du clergé dénonçant de nombreuses malversations dans l'organisation de ces élections ;
  • Le boycott des élections par l'UDPS ;
  • L'instabilité militaire à l'Est de la RDC entretenue par Laurent Nkunda ;
  • Les multiples accusations de parti pris de la Communauté internationale en faveur de Joseph Kabila :Accusation, non démentie par la CEI, de production de 5 millions de bulletin de vote additionnels ;Tensions Kabila-Bemba en 2006 et 2007 : bombardement de la résidence de Bemba, combats de rue, incendie des chaînes de télévision de Bemba,Prévision initiale d'un seul tour devant mener à la victoire du Mercenaire (non-budgétisation initiale par les autorités et la Communauté Internationale d'un second tour).

Fait le 12 octobre 2022

Pour le Leadership National Congolais de Progrès

Dr François Tshipamba Mpuila (GSM +32 493 325 104)

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