Sénégal: Budget 2023 - L'Etat à la recherche de plus de 2 345 milliards

19 Octobre 2022

Sur une prévision budgétaire de 6 400 milliards au compte de la Loi de finances initiale (Lfi 2023), l'Etat sénégalais espère recouvrir en recettes un peu plus de 4000 milliards. Le reste du budget à mobiliser devra être trouvé sur le marché financier.

Seulement, à ce niveau, l'Assemblée nationale devra batailler ferme pour jouer à l'équilibre, en autorisant le gouvernement à aller plus sur le marché régional, africain créditer tout en ne lésant pas nos partenaires techniques et financiers qui prêtent en devise étrangère.

Le projet de loi de finances pour l'année 2023, approuvé en conseil des ministres à la somme de 6 400 milliards de FCFA table sur un total recettes de la Loi de finances initiale (Lfi 2023) 4 096,4 milliards de FCFA dont 176,9 milliards de recettes des Compte spéciaux du trésor (Cst). Ledit document devant être adopté par l'Assemblée nationale dans les jours à venir, fait ressortir un écart de 12,3% du total des recettes de la Lfi 2023 comparativement à celle de 2022.

Le reste du budget, soit un peu plus de 2 345 milliards FCFA devra être mobilisé à travers le marché financier. Au premier titre, afférent aux dispositions relatives aux ressources et aux charges de l'Etat en son deuxième article, corrélativement à la prévision et l'autorisation des recettes du budget général, il est indiqué ceci : " Pour l'année 2023, les ressources de trésorerie du budget de l'Etat sont évaluées à 2.345.083.000.000 FCFA. Les autorisations d'intervenir sur les marchés sont arrêtées à 2.345.083.000.000 de FCFA".

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Toutefois, le document précise que ces "emprunts pourront être contractés soit sur le marché national, soit sur le marché extérieur auprès de pays ou organismes étrangers et auprès d'organismes internationaux, à des conditions fixées par décret ou par convention".

Le changement de paradigme s'impose

L'emprunt d'Etat est source à problème pour les Etats qui empruntent en devise étrangère. Parce que les emprunts d'Etats constituent le marché directeur des taux d'intérêt à moyen et long terme. Ce qui n'est pas sans conséquence "périlleuse" sur notre service de la dette. En clair, la hausse ou la baisse des rendements obligataires est déterminée par ces taux d'intérêt. D'où, la pertinence pour l'Assemblée nationale de réorienter qualitativement et quantitativement et ce, dans la mesure du possible ces emprunts sur le marché sous régional et africain pour éviter devoir à payer au plus fort dans un contexte économique morose et incertain.

Certes, nos obligations bilatérales, multilatérales à travers nos partenaires techniques et financiers ne nous laissent pas assez de marge de manœuvre, mais les logiques économiques actuelles laissent planer "la fin d'un monde libéral", comme le soutient le journaliste économique François Lenglet dans son tout dernier ouvrage intitulé "Rien ne va, mais... " et sous-titré "2023, l'année qui peut nous sauver", une idée agitée qui porte à croire à une disparition programmée des frontières, tout le contraire des peuples. Cette incertitude est largement imputable à la guerre en Ukraine, à l'inflation impitoyable, aux chocs énergétiques, aux crises de la dette, aux pénuries alimentaires et à la hausse de la pauvreté.

Les dépenses en nette majoration

Au chapitre des dépenses du budget général, il est établi que les crédits de paiement ouverts par la loi de finances pour l'année 2023, au titre des dépenses du budget général, sont fixés à 4.964.954.000.000 de FCFA conformément à l'annexe II. Selon le document, il est ouvert pour la loi de finances de l'année 2023, au titre des dépenses du budget général, des autorisations d'engagements d'un montant de 7.070.814.706.030 de FCFA.

Ces autorisations d'engagements (Ae) sont reprises conformément à l'annexe II, jointe à la présente loi. Le document de renseigner qu'il est ouvert pour la Lfi 2023, au titre des dépenses de personnel, des plafonds d'autorisations d'emplois rémunérés par l'Etat d'un montant de 1.273.000.000.000 de FCFA.

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