Même si ses perspectives économiques à moyen terme semblent plus favorables grâce à la production de pétrole et de gaz prévue à partir de 2023, le Sénégal doit rester prudent quant à l'impact de cette nouvelle manne.
Cet avertissement est du Directeur Afrique du Fonds monétaire international (Fmi), Abebe Aemro Sélassié. Selon les prévisions récentes du Fonds, la croissance de notre pays devrait s'établir à 8,1 % en 2023 et 10,4 % en 2024 sous l'impulsion de cette production de gaz et de pétrole. Cette incidence " modeste " de la production de pétrole et de gaz sur les recettes de l'État ne devrait pas dépasser 3 à 5 % du Pib en moyenne durant la période 2023-2027 ", prévient M. Sélassié dans un entretien avec le quotidien national " Le Soleil ".
" La prudence est de mise pour évaluer la contribution réelle des hydrocarbures à la croissance. Selon les projections de l'institution de Bretton Woods, les recettes budgétaires liées aux hydrocarbures représenteront " moins de 1 % du Pib au cours de chacune des cinq prochaines années ". Cela signifie, d'après le Directeur Afrique du Fmi, que les paramètres budgétaires actuels ne seront pas modifiés par l'exploitation du pétrole et du gaz, " du moins pas de manière significative à moyen terme ".
Face à ces prévisions, le Sénégal doit encore renforcer davantage la mise en œuvre de sa stratégie de collecte de recettes à moyen terme et adopter des règles macro-budgétaires pour faire face également aux problèmes posés par les recettes tirées des ressources naturelles. M. Sélassié salue cependant l'initiative des autorités sénégalaises consistant à adopter un cadre budgétaire pour gérer les recettes pétrolières et gazières.