L'adjoint du préfet d'Ihosy a été pris en flagrant délit de corruption, selon le Bureau indépendant anticorruption jeudi. Il reste à approfondir l'enquête.
Dilemme du Bureau indépendant anticorruption (Bianco) et du parquet de Fianarantsoa. Il concerne le sort du chef d'arrondissement administratif, autrement appelé délégué de la commune de Satrokala, tout en étant adjoint du préfet du district d'Ihosy.
Lors de la délivrance des fiches individuelles de bovins (FIB), le 15 octobre, l'homme aurait réclamé aux propriétaires de zébus des sommes tout à fait excessives. C'est bien de corruption que le présumé auteur a été soupçonné. Il aurait gagné six cent quatre vingt-dix-sept mille ariary sur quarante FIB distribuées.
Le parquet d'Ihosy s'est dessaisi de l'affaire. Il l'a transférée à celui de Fianarantsoa. " L'intéressé appréhendé en flagrant délit aurait été provisoirement mis en liberté sous prétexte de compléter l'enquête, comme si des preuves irréfutables de concussion ne suffisaient point ", s'indigne le Bianco. " À la lumière de ce dernier cas, des chefs d'arrondissement administratif pris en flagrant délit échappent, pour la énième fois, à la prison, entretenant ainsi l'impunité préjudiciable à l'état de droit. Le dernier fait similaire était celui d'un délégué exerçant à Befotaka-Analalava ", rappelle-t-il.
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L'entité anticorruption n'a pas mâché ses mots pour dire que la suite judiciaire réservée au traitement des cas de flagrant délit de corruption suscite de sérieux doutes. " Quelle crédibilité assigner à la justice envers laquelle d'aucuns sont priés de se fier aveuglément pour avoir raison ? Les doutes sont civiquement autorisés ", accentue-t-elle.
Une source judiciaire qui a voix au chapitre, a pourtant expliqué : " Le dossier nous est réellement parvenu, mais retourné avec un soit-transmis. Le préfet qui est le chef hiérarchique du délégué, devra être entendu, tout comme les autorités de Satrokala, y compris le maire. C'est-à-dire toutes les personnes par lesquelles les FIB sont passées. "
" J'ai bien lu sur le dossier en retour : re-défèrement au parquet après nécessaires faits. Je ne comprends pas trop les agissements du Bianco. Le tribunal et lui ont chacun son point de vue de l'affaire. Nous examinons l'environnement du dossier. Là, il sent le réseau et les mauvaises pratiques à démanteler ", assène la source judiciaire.
La justice soupçonne l'implication de quelques personnes dans l'histoire et non d'une seule. D'où la nécessité d'approfondir l'enquête. " Le tribunal a déjà donné au Bianco des directives suivant lesquelles des investigations seront menées ", indique-t-on.