Thiès — Le poste de santé de Zac Nguinth, un quartier de Thiès (ouest), a organisé une campagne de dépistage des cancers du col de l'utérus et du sein, a constaté l'APS, samedi.

Des responsables de hôpital régional Elhadji-Amadou-Ndiéguène de Thiès, les sages-femmes, les "badjénou gokh" (femmes auxiliaires de santé) ont soutenu cette campagne.

Le poste de santé de Zac Nguinth, qui avait pour objectif de faire dépister 300 femmes, avait atteint la moitié de ce nombre à 13 heures, selon Florence Ndione, l'infirmière qui le dirige.

Des femmes sont venues de plusieurs quartiers de Thiès pour se faire dépister. Elles bénéficieront d'une prise en charge médicale gratuite, à l'hôpital régional de Thiès, en cas de test positif, a assuré Ndèye Aminata Djité Mangane, une sage-femme d'Etat à la retraite.

L'avantage du dépistage est de détecter et de soigner à temps ces deux formes de cancer, a-t-elle rappelé, ajoutant que "le cancer est une maladie silencieuse, qui peut rester dix à vingt ans dans l'organisme avant de se manifester".

La prévention, le dépistage, le conseil et la sensibilisation sont recommandés aux femmes pour éviter ces deux maladies.

Les femmes vivant dans une famille où un cas de cancer du sein a été diagnostiqué doivent se faire dépister régulièrement, selon les responsables de la campagne.

"Le cancer du col augmente chaque année de 10 % à Thiès", a déclaré Ndèye Aminata Djité Mangane.

L'hôpital régional de Thiès est équipé d'un appareil de chimiothérapie, raison pour laquelle les personnes vivant avec un cancer n'ont plus besoin d'aller à Dakar ou ailleurs pour se faire soigner par cette technique de traitement, a rappelé Mme Mangane. Elle signale que "la mammographie (l'examen radiographique du sein) reste un problème" dans cette ville.

"Le plus cher est à la charge des patients"

"Nous souhaiterions que l'Etat rende totalement gratuite la prise en charge, comme il l'a fait avec d'autres maladies, afin que les malades puissent se soigner facilement", a dit la sage-femme.

"L'Etat prend en charge la chimiothérapie, mais le plus cher, à savoir le bilan, le scanner et les échographies, est à la charge des patients", a souligné Mme Mangane.

L'intervention chirurgicale est également payée par les patients, ce qui coûte très cher pour les malades et leur famille, a-t-elle rappelé, espérant que le plaidoyer fait depuis plusieurs années auprès des pouvoirs publics, en vue de la gratuité de ces services, sera fructueuse.

A Thiès, les professionnels de la santé de Thiès misent sur le dépistage de proximité des cancers du sein et du col de l'utérus. "On souhaite que tous les postes de santé de Thiès puissent organiser une campagne de dépistage, parce que nous dépendons de l'hôpital régional de Thiès qui ne peut pas tout faire tout seul", a dit Diary Camara, représentante, dans cette ville, de House, Peace and Sharing, un partenaire du poste de santé de Zac Nguinth pour cette campagne.

Dimanche, le poste de santé de Médina Fall Extension, un autre quartier de Thiès, va organiser une campagne de dépistage gratuit des cancers du sein et du col de l'utérus. Les responsables de la campagne internationale Octobre rose à Thiès souhaitent que d'autres quartiers prennent le relais.

Les tests de 11 femmes parmi 156 dépistées à l'hôpital régional de Thiès sont positifs, disent-ils, ajoutant qu'une colposcopie (l'examen du col utérin et du vagin au moyen d'une loupe) leur a été offerte.

Mme Mangane invite par ailleurs les enfants âgés de neuf à 14 ans à se faire vacciner contre le cancer du col de l'utérus.