Saly Portudal (Mbour) — Le président du Conseil de l'Ordre national des experts comptables et comptables agréés (ONECCA) du Sénégal, Mor Dieng, a dénoncé, vendredi, à Saly "l'exercice illégal" de la profession d'expert-comptable.
"L'exercice illégal de la profession représente plus de 80 % du marché de la tenue de comptabilité, ce sont de faux bilan et si on ne lutte pas contre cela, il n'y aura pas assez de recettes fiscales. L'Etat perd beaucoup dans le cadre des recettes fiscales", a-t-il dit.
M. Dieng s'exprimait au cours d'une retraite stratégique de trois jours organisée pour réfléchir sur des thèmes centraux qui intéressent la profession à savoir la sécurisation des missions des experts comptables et des comptables agréés.
Les participants vont également plancher sur le développement et la communication, la qualité et la formation et le cadre de vie et de travail de ONECCA.
Selon lui, les experts comptables sont "les garants de l'information financière fiable" et si cette information est fausse, "on ne peut pas élaborer une bonne politique publique".
L'ONECCA, membre de la fédération internationale des experts comptables (IFAC), est soumise aux mêmes normes internationales que les ordres des experts comptables des grandes puissances du monde, a-t-il souligné.
C'est pour cela que "l"expert-comptable est tenu de respecter, dans l'exercice de ses fonctions, certaines exigences légales et déontologiques ainsi que les normes internationales", a-t-il avancé.
Le président de l'ONECCA a demandé aux autorités compétentes de leur venir en aide pour ensemble venir à bout de ce fléau qui "aggrave la situation du blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme".
Il a par ailleurs souhaité une collaboration avec les collectivités territoriales (CT) pour que ces dernières soient auditées par des experts comptables.
"La crédibilité du Sénégal serait renforcée si l'audit des comptes de toutes les collectivités territoriales était confié aux membres de l'ONECCA dans le cadre d'un protocole", a-t-il préconisé.