Il avait dû se faire discret, depuis sa condamnation en 2021 à 15 mois de prison pour outrage à la justice. Mais l'ancien président sud-africain Jacob Zuma est désormais parvenu au bout de sa peine, dont la plus grande partie a été passée en liberté conditionnelle pour raisons médicales, et il n'a pas attendu longtemps pour se faire entendre.

La guerre est ouverte au sein de l'ANC, à l'approche des élections internes du parti en décembre. Et l'ancien président Jacob Zuma n'est pas le dernier à tirer sur le chef de l'État, Cyril Ramaphosa, accusé d'avoir caché un cambriolage au sein de sa ferme de Phala Phala, en 2020 :

" C'est intéressant d'observer le silence qui règne autour des nombreuses accusations de crime visant le président en exercice. Quelle aurait été la situation si c'était moi qui étais accusé de cacher des millions sous mon matelas ? Votre président est corrompu. "

Jacob Zuma, qui est de son côté accusé d'avoir pillé les caisses de l'État lors de sa présidence, et est actuellement poursuivi pour une affaire de corruption concernant un contrat d'armements, s'est, comme à son habitude, dépeint en victime d'un système judiciaire biaisé. Et il ne s'interdit pas de se présenter à l'un des postes clés de l'ANC en décembre.

" Si les membres de l'ANC disent qu'ils me veulent moi, Jacob Zuma, pour telle position, qui suis-je pour leur dire "désolée, je ne veux pas" ? Donc tout est désormais entre les mains de l'ANC. "

Lors d'une autre réunion, l'ancien président Thabo Mbeki s'est lui aussi questionné ce samedi sur le sort de la candidature de Cyril Ramaphosa aux élections internes de l'ANC si l'enquête autour du scandale de Phala Phala devait aller plus loin.