Le capitaine putschiste, Ibrahim Traoré, a été investi ce vendredi, président de la transition. Va-t-il gagner la lutte contre les djihadistes ?
Le capitaine putschiste Ibrahim Traoré a été investi ce vendredi 10 octobre, président de la transition en cours au Burkina Faso et la question que désormais tout le monde se pose est : va-t-il réussir là où le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qu'il a a renversé, a échoué, à savoir la lutte contre les djihadistes ?
Au vu de la mobilisation populaire en faveur du nouveau chef d'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, on comprend que celui-ci a l'obligation de réussir.
Le nouveau chef de la transition militaire, a d'ailleurs réaffirmé clairement, lors de sa prestation de serment, que la "boussole de son action" est le peuple, et que sa priorité est d'améliorer la situation sécuritaire.
"La marge de manœuvre que le président Ibrahim Traoré a, c'est le soutien populaire. Il a réaffirmé que le Burkina Faso ne va pas privilégier des partenariats au détriment des autres. C'est aussi d'avoir fixé de façon claire l'agenda de cette transition et les objectifs qui lui sont assignés. Alors que dans le cas de Damiba, il s'est perdu dans des agendas politiques, il a relégué l'agenda militaire au second plan", explique Serge Bayala secrétaire permanent du comité international du mémorial Thomas Sankara.
Des assurances à la population
Le nouveau président Ibrahim Traoré, dans sa prestation de serment, a donc tenu un langage martial, fidèle à son identité de militaire, pour rassurer les Burkinabè sur ses intentions.
"Il faut que je vous rappelle ici pour ma part, que je serai engagé à vos côtés, aux côtés de tous les Burkinabè sur les différents fronts pour la libération totale de nos territoires. Pour ma nation, je me battrai jusqu'au dernier souffle" , a déclaré le capitaine putschiste.
Le capitaine Ibrahim Traoré a aussi laissé entendre qu'il ne souhaitait pas se laisser perturber par des agendas politiques. Sa posture est jugée assez modeste et mesurée par de nombreux Burkinabè qui espèrent qu'il réussira cette transition.
"Je pense qu'il devra maintenir la suspension des partis politiques. Qu'il fasse en sorte que chacun puisse apporter sa contribution dans cette lutte. C'est de cette façon qu'il pourra réussir efficacement son action à la tête de la transition", estime pour sa part, Alassane Traoré, ancien directeur général du laboratoire national du bâtiment et des travaux publics.
Le chef de l'Etat a appelé tous les Burkinabè à une mobilisation "patriotique et populaire" pour la lutte contre le terrorisme. Mais désormais la question de sa réussite reste ouverte car avant lui, le premier putsch militaire de janvier dernier, avait aussi été accueilli favorablement par la population.
