Cameroun: Libération de 9 otages capturés lors de l'attaque de l'église de Nchang

Yaoundé — " Nous voulons remercier les Combattants de la Liberté d'Ambazonie de nous avoir libérés sans paiement de rançon ", déclare dans une vidéo, filmée au moment de la libération, l'un des 9 otages qui avaient été capturés le 16 septembre dernier lors de l'assaut de l'église Sainte Marie, dans le village de Nchang, dans la région anglophone du sud-ouest du Cameroun (voir Fides 19/9/2022). La libération des neuf personnes qui étaient détenues depuis plus d'un mois a eu lieu le samedi 22 octobre.

En confirmant la libération des otages, Mgr Aloysius Fondong Abangalo, évêque de Mamfe, a remercié les fidèles pour les prières offertes afin de demander une conclusion heureuse de l'affaire. "Je saisis cette occasion, une fois de plus, pour condamner l'acte de profanation de l'église, dans les termes les plus forts, et pour dénoncer la nécessité de la valorisation de la dignité humaine. Priver nos frères et sœurs de leur liberté afin d'obtenir de l'argent à tout prix est inhumain. Pour ceux qui font des déclarations qui alimentent de telles actions, je suppose qu'il est temps de repenser leur approche et de veiller à ce que la dignité de la personne humaine soit défendue de toutes les manières possibles".

Mgr Aloysius Fondong Abangalo fait référence à la profanation de l'église Sainte-Marie qui a eu lieu au moment de l'attaque. Tout aussi significative est la référence à la rançon demandée par les ravisseurs (voir Fides 20/9/2022), que la Conférence épiscopale camerounaise a explicitement refusé de payer " pour ne pas créer de dangereux précédents " (voir Fides 22/9/2022). Une rançon qui, officiellement, ne serait pas payée. L'identité même des ravisseurs reste incertaine. Dans la courte vidéo du communiqué, il est fait référence aux Freedom Fighters of Ambazonia. Ambazonia est le nom donné en 2017 à l'État séparatiste non reconnu qui revendique les 2 régions anglophones du Cameroun, le nord-ouest et le sud-ouest.

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Plusieurs groupes séparatistes opèrent dans les deux régions, mais aucun ne semble avoir pris le nom de Freedom Fighters of Ambazonia. Il pourrait s'agir d'un nouveau groupe qui a profité de la visibilité internationale de l'enlèvement des neuf pour se présenter sur la scène, ou simplement d'un groupe criminel qui se cache derrière un acronyme politique pour commettre des enlèvements à des fins d'extorsion. Enfin, il convient de rappeler que dans un conflit entre forces régulières et irrégulières, il n'est pas rare d'utiliser de faux groupes d'opposants pour tenter de discréditer l'adversaire.

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